SRFC-ASM : « Flopback »

De larges plans sur le visage d’un revenant tout au long du match, une entrée tant attendu à la 85′, des sourires, des câlins, des applaudissements chaleureux d’un public adverse célébrant le retour de la Pioche, d’un génie multi-titré, refoulant une pelouse après plus de deux ans d’absence… de l’émotion ? Assurément ! 

Mais voilà… les vrais savent ! Les connaisseurs du jeu, les amoureux de l’ASM, les supporters qui, majoritairement, remplissent les parcages dans un froid glacial, eux n’en n’ont strictement rien à foutre ! 

Ceci pour une raison assez simple, au moment où Paul Pogba remplace M.Coulibaly, l’ASM était menée 4-0 ! L’ASM s’est faite humilier, a une nouvelle fois, abandonné tous les principes élémentaires d’un jeu, pourtant très solide en première période, pour littéralement couler en seconde. Comment peut-on accepter d’une équipe comme la nôtre, bâtie dans les formes et les intentions pour jouer le podium, qu’elle s’en prenne 8 en deux matchs consécutifs ! Comment peut-on accepter un manque aussi fort de réalisme lors du premier acte pour encaisser en plus, encore une fois, sur une faute majeure de placement défensif et sur la seule incursion rennaise des 45 premières minutes ? Comment peut on tolérer un tel effondrement à compter de la reprise du jeu ? Un refus manifeste des premiers efforts de compensation,  des relances presque toutes ratées, des têtes qui se retournent et des jambes qui découpent les mollets adverses, un banc qui s’amuse, rigole pour s’en aller câliner Embolo à la moindre occasion. Trois pions dans la tronche en seconde mi-temps, un service minimum tant une équipe qu’on a pourtant outrageusement dominée en première période nous a humilié ensuite sans vergogne et sans résistance.

A quoi sert l’ASM cette saison ? A enjailler les supporters adverses de l’entrée de Pogba en plus du plaisir de nous flanquer une bonne branlée ? A offrir un cadre de vie tellement agréable à ses joueurs que le personnel encadrant (à tous les niveaux) en oublierait de leur rappeler la valeur du blason qu’ils portent et l’exigence du métier qu’ils font ? A devenir aussi un groupe Elite pro, un club de loisirs 5 étoiles où les joueurs se montrent un peu pour partir vite en oubliant de laisser une empreinte performante dans l’histoire d’un club qu’on aime. Hier, du bord de la pelouse, ce qui a été vu relève du naufrage, le plus grave qui soit… celui des esprits. Il y a quelque chose de pourri en Principauté de Monaco !

Les Flops

T.Kehrer

Il n’aura que parcimonieusement incarné l’empreinte solide du défenseur central déterminé. Depuis le PFC, l’allemand est de retour sur les sentiers de la perdition. En première période il n’eut qu’une seule chose à faire à la 20′ : se dégager de son vis à vis pour couvrir le plein axe de sa défense, soit deux pas de recul et couvrir sa zone. Ce qu’un défenseur de son rang doit faire. Que nenni et vous l’aurez bien vu, M.Camara centre, Kehrer saute, évidemment trop court et A.Boudlal marque de la cuisse (1-0-20′). Des erreurs majeures à ce niveau là et à chaque match ne sont d’ordinaire que l’apanage des équipes jouant le maintien. Celles qui affirment jouer le podium et qui les commettent tomberont de haut et en paient déjà un lourd tribu.

A.Fati

A quoi sert ce joueur ? Trâiner sa flemme indigente et son air de mauvais génie en permanence ? Taper des poses à chaque instant dans les couloirs, persuadé que tout le monde vous regarde ? Sur le terrain notre recrue barcelonaise affiche toujours un comportement lourdement préjudiciable, se refusant clairement à tout effort de premier pressing, d’une compensation pourtant nécessaire à l’échelle d’un système entier. En atteste notre second but encaissé à la 48′ (M.Camara 2-0), vous pourrez constater, à l’origine de l’action, les efforts colossaux que déploie Fati pour gêner V.Rongier…. un sketch !

Offensivement, il ne pourra pas lui être opposé l’excuse de ne l’avoir pas trouvé, l’espagnol a eu de très nombreuses occasions de s’illustrer en première période… occasions bien toutes gâchées. Une petite touche de foutage de gueule dans sa conduite, aucune prise tranchante et des frappes moisies… beau bilan !

J.Teze

Ce joueur n’a pas le niveau de la L1, la Hollande est le championnat le plus sur-côté d’Europe et les « cracks » qui en proviennent désormais ne dépassent pas la catégorie du « à peine valable ». Replacé dans une triplette axiale hier soir, J.Teze a tout manqué. 

D.Zakaria

Aimer ce joueur, son attitude, son niveau de jeu et son empreinte est une évidence pour qui aime le football. C’est en capitaine, évidemment, que le suisse a enfin fait son retour, tant attendu des supporters. C’est ce même brassard qu’il devra laisser à Kehrer à la 66′ après une très vilaine faute sur Le Paul conduisant logiquement à son exclusion. Son geste, parfaitement involontaire mais hautement dangereux, est le symbole d’un joueur qui retrouve ses coéquipiers sans reconnaître son équipe et se perd lui aussi dans un marasme fort inquiétant.

Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport