ASM-SDR : les tops, les flops

En prélude de notre 24ème journée de Ligue 1, l’ASM a nettement disposé de rémois en clair péril au terme d’une rencontré paraphée d’un score net et sans bavures (3-0). Quatre face à Auxerre, sept face à Nantes et trois contre des rémois intégralement dominés hier soir, les monégasques font enfin parler la poudre au Louis II et Mika Biereth, avec 10 buts en 7 rencontres, a encore affolé les compteurs. Si l’espérance d’une belle fin de saison demeure toujours incertaine, deux enseignements de jeu face à Reims laisse augurer, à tout le moins, d’une reprise en main de cet effectif. Le pressing en premier lieu, disparate et dangereux ces derniers temps, hier organisé et efficace. La vitesse de circulation ensuite, atout maître face aux blocs concentrés, hier évidente dès les premières touches de balle. Certes l’adversaire était probablement la plus faible formation de L1 du moment mais la victoire n’en sera pas moins belle, au contraire, elle marque le point de départ d’un sprint final que nos asémistes peuvent (et doivent) ponctuer d’un sans-faute. Cette équipe doit se prouver qu’elle a les moyens de martyriser quiconque se mettra désormais en travers de sa route. En attendant, on relève les copies !

Les Tops

M.Biereth

Il existe, dans notre histoire sémantique, de nombreux personnages dont le nom de famille est devenu nom commun. Le « colt », premier revolver semi-automatique, porte le nom de son inventeur Samuel Colt. Ne dit-on pas d’un irrémédiable séducteur qu’il est un « Don Juan », du nom propre conçu par le grand Molière, ou d’un vendu, que l’on appelle communément « Judas », du nom de celui qui, pour une trentaine de deniers, trahissait le Christ ? Dans le prolongement de ces analogies se pose alors la question de savoir si, dans quelques mois, le mot « Biereth » ne sera pas employé pour simplement dire triplé ?

Statistique affolante pour notre recrue danoise qui signe un troisième triplé consécutif au Louis II hier soir (34′, 39′, 51′), et cette fois-ci véritable « coup du chapeau » pour être le seul buteur monégasque inscrit au tableau. Une finition clinique sur un appel parfaitement embusqué et une ouverture lumineuse de Caio Henrique (1-0). Une finition flegmatique, sur une passe d’Akliouche, contrôle en extension, temps arrêté et plat du pied (2-0). Une finition critique, ballon détourné par Diouf, but vide (3-0). Au delà des statistiques, les connaisseurs seront sciés par l’exceptionnelle qualité de placement, d’appel, de jeu remisé et la somme colossale d’efforts que fournit ce joueur de 21 ans qui demeure, en dépit des apparences, au service des autres et du jeu !

M.Akliouche

S’il n’a été décisif qu’une seule fois, à la passe pour le second but monégasque (39′), le rôle désormais plein que joue notre jeune diamant et l’impact qu’il exerce sur une rencontre affolent clairement les adversaires. Cette prise de balle désormais signature, corps penché pour isoler le pied gauche, intérieur ou extérieur, sa conduite tête levée qui cloue l’opposant ou le reflue, sa faculté à distribuer, à trouver la combinaison, ses efforts de compensation défensive (remarquables hier soir) et son volume de course….. multiples signatures du grand joueur devenu atout-maître pour notre formation et nette révélation de cette saison en L1

C.Henrique

Que cette rubrique tops flops n’a-t-elle pas écrit à son sujet. Sur ses absences d’abord, proprement incompréhensibles tant elles ont coûtées à notre effectif. Sur sa présence ensuite qui n’a jamais souffert d’un commencement de comparaison avec les substituts que notre cher Ädi s’est escrimé à lui trouver ces mois durant. Hier soir, notre latéral brésilien, a officié avec calme (assez rare dans cet effectif), élégance, efficacité et talent. Enorme abattage sur l’aile gauche, repli impeccable, ligne couverte, des propositions incessantes et beaucoup de touches de balles. Preuve de son apport essentiel à cet effectif, il est clairement le joueur le plus en vue alors que le score est encore vierge, multipliant les ouvertures. Gaucher pur, c’est pourtant d’une sublime ouverture du droit qu’il s’en ira trouver, dans le dos de la défense rémoise, notre machine danoise à scorer au second poteau (1-0, 34′). Sa place c’est titulaire, pour l’intégralité de chaque rencontre et jusqu’à la fin de saison. 

M.Al Musrati

Mention spéciale pour notre seconde recrue hivernale, qui risque fort de cantonner Lamine Camara au banc de touche pour les semaines à venir. Profil à la N.Matic, milieu ultra-serein, joueur naturel, placement idoine, distributeur impeccable qui même entouré de 3 ou 4 adversaires crée systématiquement la bonne zone et ne perd pas le ballon. Sans oublier son jeu d’ouvertures et transversales avec la force parfaite pour donner de la vitesse au jeu des receveurs Excellent profil recruté cet hiver, la zone de sortie axiale est une clé pour nos ailes que notre coach veut systématiquement hautes, le pressing adverse y est intense et la perte fatale. Un joueur avec autant de maîtrise qu’Al Musrati est une voûte de consolidation, une garantie permettant la projection des autres, une clé pour la conservation du ballon. 

Les Flops

R.Majecki

Certes la feuille de match est vierge de tout but encaissé hier soir, mais notre portier polonais montre des signes de faiblesses et des carences particulièrement inquiétants. Absent dans le registre des sorties aériennes quand le jeu le commande, ses rares interventions dans les airs montrent un état de fragilité qui ne peut qu’inquiéter. Majecki boxe le ballon en craintif alors qu’il doit le capter, même analyse pour certains tirs qui sont péniblement renvoyés dans la surface à la merci d’un second ballon rémois. Depuis combien de temps n’a-t-on pas vu un gardien solide à l’ASM ?

B.Embolo

Certes son entente avec Biereth est bonne, oui le joueur a pesé hier soir par son pressing et ses décrochages mais que de déchet et de gaspillages encore une fois. En point d’orgue cet incroyable raté sur un contre à la 71′, lui en fixation, face au jeu, supériorité numérique, une fausse solution à droite et une évidente à gauche pour une passe moisie dans les pieds du défenseur. Symbole de ce spleen que traîne tristement ce joueur depuis le début de saison.

La coupe de cheveux de Malcom Jeng

Très jeune joueur suédois, titulaire pour Reims hier et un coiffeur (le sien) visiblement en cavale. D’aucuns ont pu croire à une perruque (en plastique en plus),  mais que nenni, il s’agissait bien d’une vraie chevelure. On lui pardonne pour ses 19 ans mais c’est carton rouge capillaire !

Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport