RCL – ASM : Un Flop dans la nuit

RCL – ASM : Un Flop dans la nuit

23 avril 2023 96 Par Olivier N

D’ordinaire, la rédaction d’asm-suppporters, s’arroge le plaisir modeste de décerner bons et mauvais points dans sa rubrique Tops/Flops. Réveillée ce dimanche par une désagréable gueule de bois, l’âme de nos supporters n’est plus à la notation ni à l’analyse comparée des performances de nos joueurs. Tous hier ont sombré ; une diagonale pliée, tordue, éparpillée façon puzzle. Triste récit d’une leçon de soumission aux allures de cauchemar. Bollaert….Morne plaine !

Rouge de honte, blanc de peur

Comprendre cette leçon est beaucoup plus facile que de la digérer. Le livre de la rencontre s’est écrit dans les premières minutes. Le décor planté était prévisible. Lens l’agresseur ; pressing intense et combiné sur tout porteur à partir des 20 m, décrochages permanents des offensifs (Sotoca, Thomasson) et prises constantes de profondeur des latéraux (Machado, Frankowvski). Monaco l’agressé ; bloc volontairement bas, couvertures alternées sur les ailes pour éviter le surnombre (Diatta, Jakobs) et transitions rapides à la perte adverse.

Un scénario auquel les hommes de P.Clement s’attendaient, similaire à celui du Vélodrome et au terme duquel, en dépit d’un nul, l’ASM avait livré un match complet. Mais à Marseille, les ballons sortaient et les mouvements étaient sûrs.

Hier soir, dès les premières secondes, nos joueurs n’ont pas réussi à sortir le moindre ballon. Pertes immédiates, ailes éloignées, des unes sans deux, des contrôles en bois, des remises en plastique … ces regards aussi ; nos joueurs perdus, sans leader, un coach qui vocifère dans le vide, de la peur dans les yeux face à une machine de confiance, certaine de sa supériorité qui n’en demandait pas tant pour nous fesser. Le résultat causé par un tel écart est logique, 3-0 et les occasions obtenues en fin de match sont celles qu’un adversaire, sûr de sa victoire, nous a laissées telles des vilaines miettes. 

Le match de trop pour Clement ?

Dans de tels moments, les anecdotes prennent la consistance du poison. Il y a quelques années, alors que notre technicien officiait à Bruges, un jeune joueur âgé de 18 ans, particulièrement ambitieux, poussait pour s’installer en équipe première. La route lui fut barrée par P.Clement. Et comme un vilain tour, voici que ce même joueur devenu grand, Loïs Openda, vient clouer notre défense au supplice. Un message radical :”voyez coach ce que vous n’avez su voir “

Mais pour venir en aide à notre entraîneur, les meilleurs coachs du monde sont tous, au moins une fois, passés à côté d’un talent. Notre oncle Phil (référence destinée à nos lecteurs de plus de 35 ans) préfère surement miser sur des valeurs plus sûres, venues aussi de Belgique, telles Krépin Diatta.

Pour se montrer plus sérieux, cette défaite, très vraisemblablement la pire de notre saison montre clairement une limite que notre technicien ne parvient pas à franchir.

Ce qui pouvait se pardonner en août n’est absolument plus acceptable en avril, ce quelle que soit la place que nous occuperons en fin de saison. Ce qui tout à la foi rend fou et interpelle ce sont ces passages à vide. Comment une équipe capable de faire la démonstration de sa force et de son talent, composée de joueurs qui deviennent internationaux à l’ASM et sur lesquels louchent avec envie les plus grandes formations européennes…. Comment cette équipe peut-elle se ridiculiser de la sorte et défaire le football à ce point ?

Certes il manque un leader sur le terrain et notre gardien est une calamité, mais ces seules explications ne pourront suffire à expliquer cette inconstance. Le mal est dans les têtes, pas dans les pieds. Et l’entraîneur est le premier garant de la santé psychologique et de la confiance de ses joueurs, en eux et envers leurs coéquipiers. Au retour de la Coupe du monde on a pensé qu’enfin la stabilité avait gagné nos rangs. Il aura suffi d’un cruel revers en Europa League pour tout faire disparaître….. à nouveau.

Les compétences propres du coach et son staff, les critères de performance, “le data mining”,  le travail technique de fond…. ces qualités ne manquent pas à P.Clement, il serait abusif d’en penser le contraire mais la solidité du bloc et la force mentale font défaut. Il semble temps de tourner la page pour le prochain exercice. 

Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport