Le bilan à mi-saison

Le bilan à mi-saison

15 novembre 2022 100 Par Christopher T

L’heure de la trêve internationale, Coupe du Monde au Qatar oblige, a sonné. En effet cette saison 2022-2023 est atypique de par sa coupure après ce match face à Marseille. Le championnat de France va connaître son premier « Boxing Day » à l’Anglaise avec des matchs pendant les fêtes.

Il est donc l’heure de faire un bilan, à « mi-saison » (15ème journée sur 38), pour le club de la Principauté.

Actuel 6ème du championnat à 14 longueurs du leader et à 4 du podium, l’AS Monaco peut s’en vouloir d’avoir subi 3 gros revers à domicile qui plombent son début de saison. Sans ces 3 passages à vide, le bilan serait tout de suite tout autre par la force des choses mais surtout on pourrait entrevoir une forme de constance dans les résultats.

On pensait la stratégie économique et celle de l’effectif professionnel stable avec une vente, celle de Tchouaméni, l’ossature de l’équipe n’ayant pour ainsi dire pas bougé. Cependant force est de constater que les objectifs initiaux n’ont pas été totalement respectés. Alors à qui la faute ? Au recrutement tardif et visiblement pas à la hauteur du niveau espéré ? On pourra acter ces ressentiments lors de la 38ème journée, mais si on fait un arrêt sur image à l’instant T,  il y a des failles et des incohérences qui auraient dû être corrigées lors de l’été et avant la préparation estivale que l’on savait charnière et décisive pour la suite financière et sportive du club.

L’Europe, la vraie…

La direction du club avait été claire, l’AS Monaco doit retrouver la Ligue des Champions et redorer son aura sur la scène européenne. Cela a été un échec pour la seconde année consécutive, le club à la Diagonale n’y est pas parvenu (on ne rentrera pas dans le débat de l’arbitrage) et s’est donc vu reléguer en Ligue Europa. Dès ce point de départ on aura pu constater un manque de consistante de l’équipe et un néant tactique de la part du coach.

Malgré ce revers, dans un groupe jugé à sa portée, Monaco a glané la seconde place péniblement, synonyme de barrage face à un 3ème de poule de Ligue des Champions, lors de l’ultime journée. Cette deuxième place est donc un nouveau passage obligé par une double confrontation pour entrevoir les 8èmes de finale de cette compétition (qui aura lieu après le match face à Paris et avant celui face à Nice). Quel chemin sinueux pour cette équipe que P. MITCHELL nous avait vendu comme prête au 1er septembre. 2 mois plus tard son avenir y est plus qu’incertain.

L’AS Monaco connait son adversaire, à savoir le Bayer Leverkusen, et devra attendre le 23 février (match retour au stade Louis II) au soir pour connaître son sort sur la scène européenne.

Les couacs de début de championnat

Alors comment expliquer ces manquements ? Au balbutiement tactique de son coach ? À l’arbitrage ?

Lors de la J3 et de la J5, à domicile, l’ASM s’est faite gifler et a pris 8 buts en 2 matchs chez elle, ce qui a considérablement freiné son ascension au classement. Certes le début de saison a aussi été l’occasion de mettre en lumière l’incompétence notable de l’arbitrage français mais aussi le traitement à part entière dont bénéficie le club de la Principauté, déjà pointé du doigt lors d’un après-match mémorable de Vadim Vasilyev. En partant du postulat que l’ASM est défavorisée, elle n’en reste pas moins maîtresse de son destin sur le terrain, dans le jeu et dans l’ambition. Avec ses balbutiements tactiques quid du 4-4-2 ou 3-5-2 trop souvent tentés, maintenus à tort… on se demande qui est aux commandes. On ne sent pas de remise en question de Clement, qui s’est entêté avec ces schémas et en titularisant des joueurs trop souvent hors des clous et techniquement en deçà d’un niveau attendu pour jouer à Monaco. On ne peut pas renier non plus la bonne dynamique passagère qui aura laissé entrevoir de l’espoir mais on en revient toujours à cette inconstance dans les résultats et la tenue des matchs. Pour preuve la défaite face à Marseille dans les dernières secondes du match à domicile.

L’ambition à la baisse

Derrière le discours polisse et encourageant, il ne faut pas se voiler la face, depuis le titre de 2017, le club n’est que l’ombre de lui-même. Des transferts ratés, des talents qui n’ont pas éclos et des choix qui interrogent. Du sportif à l’extra sportif, l’AS Monaco vit une nouvelle saison à remous, loin de l’image que dégage la vie en Principauté. On peut aussi analyser ce début de saison d’une autre manière en se disant que Monaco n’est que 6ème à 4 points de Rennes 3ème et que donc son début de saison est réussi. Seul bémol, Monaco n’est pas un club comme les autres et malgré tout le respect qui est dû à chaque adversaire rencontré, les joueurs et le staff se doivent de faire mieux. L’espoir est de mise, Monaco est capable de tout. Mais se pose la sérieuse question de savoir si Clement est l’homme de la situation et si le président Rybolovlev souhaite véritablement valoriser l’AS Monaco pas seulement à travers un centre de performance idyllique mais prioritairement sur le terrain avec des leaders, des guerriers et des joueurs pleinement concernés par les objectifs fixés.

Cela a été dit et répété à longueur de conférence de presse, Monaco est ambitieux et Monaco doit être chaque saison qualifié pour la plus prestigieuse des Coupes d’Europe, pour cela, mais aussi pour éviter les mauvaises surprises, il faudra être prêt dès le 28 décembre prochain à Auxerre et assurer cette deuxième place qualificative ! Les supporters le réclament, on veut retrouver un Monaco ambitieux, qui fait rêver et qui soulève les foules, Monaco se doit d’être Princier !

Photo : Johnny Fidelin – Icon Sport