Prince Albert II : « un sentiment d’appartenance »

Prince Albert II : « un sentiment d’appartenance »

15 juin 2020 4 Par Marc S

En Décembre 2011, l’AS Monaco change de propriétaire et c’est Dmitry Rybolovlev qui devient l’actionnaire majoritaire. Alors que cette arrivée coïncide avec un début de saison catastrophique en Ligue 2 pour le club, SAS Albert II de Monaco a livré son ressenti sur la décennie qui vient de s’écouler à nos confrères de Nice Matin. Voici quelques extraits.

Une décennie globalement satisfaisante

Le Prince Albert II est plutôt satisfait de la décennie écoulée. Il précise en effet que cela a été « un des meilleurs clubs en France et un maillot reconnu sur la scène européenne ». En effet le club princier qui se trouvait dans les méandres du classement de Ligue 2 a réussi à remonter en Ligue 1 la même année. Dans l’élite, l’AS Monaco arrive également à accrocher plusieurs podiums et finalement un titre de Champion de France en 2017 devant le PSG. On n’oubliera pas le quart de finale en Ligue des Champions de l’année 2014-2015, perdu de justesse contre la Juventus (1-0, 0-0), et bien sûr la place en demi-finale l’année du sacre, après la belle victoire contre le Manchester City de Guardiola.
Le moment le plus heureux a été, pour le Souverain, le titre en 2017, gagné par « un ensemble » selon lui, que ce soit sur et en dehors du terrain.
Son moment le plus triste reste les dernières saisons en incluant celles-ci, où les problèmes semblent inextricables malgré les changements de coachs et de joueurs, et où l’équipe selon lui tâtonne.

Le départ de Jardim

Son Altesse Sérénissime est plutôt d’accord avec le départ de Jardim, car comme il le dit : « il y avait besoin de renouveau ». En effet, le Prince relate certains bruits de couloirs sur des différents internes. Selon lui, la décision avait été prise avant la victoire écrasante contre Lille (5-1). Et le (deuxième) départ du Portugais s’explique car il aurait « perdu la confiance des joueurs après son premier départ ».

Les solutions pour une gloire retrouvée

Pour le souverain monégasque, la solution serait plutôt contraire à la logique économique sans cesse mise en avant, notamment la fameuse politique de trading.  En effet pour lui il faudrait retrouver « un sentiment d’appartenance, une identité et un style de jeu AS Monaco ». Or aujourd’hui on se rend compte que l’AS Monaco reste globalement seulement un tremplin pour de nombreux joueurs qui ne s’identifient peut-être pas assez à la Diagonale. Bref, tout simplement, il plaide pour un équilibre entre le sportif, l’économique et le financier.

Le poids de l’État monégasque dans le club

Le Prince Albert II assure « être consulté régulièrement pour les décisions importantes ». Ces décisions peuvent aller des transferts importants, des changement dans l’organigramme et des mouvements de coachs notamment. Par contre, si ses propositions sont  « étudiées », elles ne sont pas toujours suivies, mais tout est pris « d’un commun accord ».

L’importance de l’AS Monaco pour la cité-État

Comme l’affirme le souverain, « l’AS Monaco a toujours été la vitrine », une véritable enseigne pour le petit pays. Même si à priori l’actionnaire principal actuel n’a pas tout de suite compris cette subtilité locale. En effet l’interrogé pense « qu’il la compris par la suite ». D’où désormais un dialogue et une consultation pour les sujets majeurs.

La vente compliquée du club

SAS Albert II ne cache pas que la vente de l’AS Monaco a été une « transition difficile », un véritable crève-cœur. Mais il reste réaliste, et les moyens nécessaires dans le football contemporain sont difficiles à incorporer surtout quand on gère des fonds publics. Une chance donc selon lui, d’avoir trouvé Rybolovlev à ce moment, même s’il ne connaissait « pas très bien la Principauté quand il est arrivé ».

Les relations actuelles entre l’État monégasque et Rybolovlev

Le Prince Albert II confie qu’il a « des relations normales » avec le Président de l’AS Monaco. Même si des désaccords parfois subsistent, chacun a sa place et personne n’empiète sur le terrain de l’autre. Quant aux affaires judiciaires qui ont fait du bruit concernant le Russe, le Chef d’État affirme que la « justice doit faire son travail ». 
C’est ce qui explique certainement que l’Etat monégasque a offert une garantie pour sa vitrine sportive, de « plusieurs millions d’euros », afin que les Rouges et Blancs obtiennent une prêt.

Enfin concernant les rumeurs de ventes, le Prince Albert II reconnaît « qu’il y a eu des offres », mais les discussions ne sont pas allées bien loin devant l’opposition de l’actionnaire majoritaire. Une nouvelle qui devrait en rassurer certains.

On comprend mieux, avec cette interview, la particularité de l’AS Monaco, un club si proche de la Principauté. Le Chef d’État confie d’ailleurs : « le club fait partie de mon enfance ». Une évidence pour celui qui a vécu tant de moments particuliers avec les Rouges et Blancs mais qui gardera un souvenir tout particulier du « magnifique parcours en Ligue des Champions lors de la saison 2003-2004 ». Faut-il rappeler qu’il s’agit d’une des plus belles pages de l’AS Monaco avec une place en finale…

Source : Nice Matin / Photo : Icon Sport – Pascal Della Zuana