Le gruyère monégasque

Le gruyère monégasque

24 novembre 2025 8 Par David L

Sébastien Puygrenier et le duo Malang Sarr – Alexander Nübel n’y étaient pas parvenus. Thilo Kehrer l’a fait ! Pour la première fois depuis 1975, l’AS Monaco a encaissé quatre buts dans deux rencontres d’affilée en Championnat de France. La réception du Paris Saint-Germain le week-end prochain ouvre des perspectives prometteuses. Faisons confiance à l’artiste allemand et à ses coéquipiers pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre club favori.

Stade Rennais FC – AS Monaco : 4 – 1

Stade Rennais FC : Aït-Boudlal 20’, Camara 48’, Embolo 68’, Blas 73’ / AS Monaco : Biereth 90’+5

4-1. 4-1. Quatrain. Quatrain. Les scores des deux derniers matchs de nos Rouge et Blanc sont des appels à la poésie. En donnant forme à ce qui est intime, fugace ou complexe, cet art permet d’exprimer des émotions et des sensations que le langage ordinaire peine à traduire. Il faut effectivement une sacrée âme d’artiste aux supporters monégasques pour décrire ce qu’ils ressentent en contemplant les joueurs du Rocher errer sur un terrain de football. Kassoum Ouattara, Mohammed Salisu et Ansu Fati ne sont certainement pas les artistes qui ont autrefois enchanté et fait rêver les supporters. Mais, à leur façon, ils s’essayent désormais à la poésie et enchaînent les quatrains. Ces strophes de quatre vers, en jouant sur les mètres et les rimes, se prêtent à de nombreuses combinaisons. Enzo Scifo, Glenn Hoddle et Marcelo Gallardo en maîtrisaient parfaitement la technique et étaient des poètes du football. Les supporters aiment à se remémorer avec émotion leurs compositions inspirées. L’AS Monaco comptaient dans ses rangs des esthètes du beau jeu, nous avons aujourd’hui des scribouillards sans talent.

Sous l’azur éclatant, le Rocher s’assombrit,
Les rêves s’effondrent au souffle d’un faux pas,
Le stade se tait, la gloire s’est enfuie,
Rouge et blanc pleurent l’ombre d’un combat.

La médiocre copie rendue contre Rennes n’est malheureusement pas de l’art, même pas de l’art moderne. Nous sommes plutôt dans le domaine alimentaire. La défense monégasque est un gruyère où les trous sont plus nombreux que le fromage. Samedi soir, il a suffi d’une attaque aux Rennais pour ouvrir le score. Et, comme contre Lens, la seconde mi-temps n’aura vu qu’une équipe sur le terrain. Que faisaient nos joueurs ? La réponse reste encore aujourd’hui sans réponse. Sébastian Pocognoli poursuit sa réflexion : « Plus les semaines passent et plus je peux parfaire mon analyse ». Nous en attendons avec intérêt les résultats et avec impatience sa mise en pratique. Les gourmands connaissaient la Fougasse monégasque, variante locale du pain provençal, moelleux et croustillant. Ils pourront désormais l’accompagner du nouveau gruyère « Made in Monte Carlo ». A la différence du fromage suisse qui nécessite un affinage long et maîtrisé de 5 à 18 mois, le produit proposé par l’AS Monaco, faute de maîtrise, est peu digeste.

Le match en Ligue des Champions contre Páfos Football Club offre l’opportunité de retrouver un peu de soleil. Une victoire contre le club chypriote donneraient quelques espoirs en Europe. Il sera ensuite temps de nous préparer à ingurgiter une nouvelle soupe à la grimace samedi prochain. En attendant, lisons de la (vraie) poésie, savourons du (vrai) fromage. Vive le football, vive Marcelo Gallardo, et surtout vive l’AS Monaco !