Se vautrer en beauté !

Se vautrer en beauté !

1 novembre 2024 89 Par Olivier N

Nos chers lecteurs assidus se rappelleront au plaisir d’un article intitulé “Le péril rouge” qui mettait en avant nos carences terribles face aux équipes de bas de tableau, article qui s’interrogeait modestement sur nos impardonnables faiblesses au Louis II face aux poids faibles du championnat. Poids faibles certes mais tactiquement habiles, suffisamment du reste pour nous imposer ce sempiternel bloc médian / rythme faible face auquel nous étions tristement impuissants l’an dernier. Alors que nous croyions enfin l’ASM débarrassée de ce mal chronique, voici qu’il vient brutalement frapper à notre porte. Nos rouge et blanc perdent ce soir contre Angers à domicile (0-1). La pelouse minable, l’absence du capitaine Zakaria, celle de joueurs suspendus ne pourront en rien excuser cette prestation lamentable, piteuse répétition de celles que les supporters de l’ASM ont déjà trop vécues l’an dernier. Pas de copies à relever ce soir, la note collective est de zéro. Juste un décryptage amer. 

Hutter the Hammer !

Un vieil adage issu de la sagesse populaire nous rappelle que pour qui a un marteau dans la tête tout obstacle prend l’apparence d’un clou. Notre cher coach a décidément envie d’enfoncer sa formule “tout pour l’attaque” en dépit du bon sens et face à des formations qui endiguent particulièrement bien ce dispositif. Une nouvelle fois Golovin titularisé à un poste qui n’est et ne sera jamais le sien pour libérer une seconde pointe, voici que G.Ilenikhena est transporté en 9 fantoche, littéralement introuvable, auteur d’une prestation remarquable d’inanité avec 5 ballons touchés en une mi temps ! Faut-il s’en aller blâmer la performance de notre toute jeune recrue et lui flanquer un vulgaire flop en conséquence ? La réponse est négative, le franco nigerian est introuvable car un tel dispositif avec deux pointes au registre parallèle ne lui laisse pas la moindre chance de s’exprimer. Privé d’un 8 de métier et flanqué d’un 9 bis “caspérisé” par la répétition de choix imbeciles, le bloc d’en face ne recule pas, il attend patiemment, nos pistons s’exportent inutilement, la construction élémentaire se fait à 3/4 joueurs de champs. Au premier pressing angevin les relanceurs reculent, arrêt sur image… ailes introuvables, pointes à leur place (mais introuvables), effet d’aspiration car la médiane adverse est tenue, le jeu se contracte, la perte est inévitable et le malheureux Golovin n’a pas l’étoffe d’un récupérateur. Angers patiente et sort en jeu d’école, déploie posément ses forces dans le camp monégasque. Jean Eudes Aholou (qui d’autre ?) viendra, d’une merveilleuse frappe tendue du gauche, inscrire le seul but de la rencontre (0-1, 29′).

Miracle ô miracle, notre technicien têtu s’est résolu, à la pause, à comprendre que quelque chose clochait pour sortir Ilenikhena et lui préférer E.Ben Seghir. Si le milieu de terrain ne résoudra évidemment pas les carences propres à son déséquilibre initial, l’ajout d’un milieu offensif apportera davantage de combinaisons dans les espaces resserrés. L’ASM passe plus vite d’une aile à l’autre permettant enfin l’apport des latéraux et quelques trop rares occasions au compteur principal d’un Embolo incroyablement maladroit. Un triste consolation qui cessera à la 80′ lorsqu’à nouveau, obsédé par des délires qui n’appartiennent qu’à lui, notre coach décidera de sortir le seul régulateur de jeu restant (L.Camara) au profit de S.Bouabré, un dix pur ! Ce match est une bouillie infamante d’imprécisions techniques en conséquence de choix qui ne pourront jamais prospérer en L1

Nous l’avons, et c’est un paradoxe, aussi écrit, il est net qu’ A.Hütter est un grand technicien, capable de faire éclore des talents purs autant que de briller lors des grandes rencontres de L1 et au devant de la scène européenne. Il n’est pas là question d’appeler à le remplacer, loin de là. Mais simplement de faire valoir un paradigme à notre cher commandeur des crampons : la Ligue 1 c’est plus fort que toi Adi ! Et lorsque tu joueras contre des équipes plus faibles façonnées par cette culture tactique si particulière, elles te feront payer cher tes préceptes et sempiternellement t’attendrons de la même manière. Il te faut penser à ce match pénible (mais victorieux) contre Montpellier où les mêmes choix tactiques avaient bien failli nous coûter cher et que la victoire est venue d’un milieu récupérateur que tu avais (à juste titre) fait entrer à la 67′ pour sortir Ben Seghir… Ce soir cette défaite est la tienne, il n’est décidément jamais utile de vouloir faire rentrer des ronds dans des carrés !

Faut-il s’inquiéter ?

Rassurons nous notre prochaine rencontre est à Strasbourg, une équipe qui adore rythmer ses parties soit un match de relance idéal pour nos rouge et blanc. Mais il faut toutefois, au surplus de notre légitime colère d’avoir assisté à un match pareil ce soir, espérer que notre technicien tire des enseignements clairs pour la somme des rencontres à venir, et principalement contre ce type d’adversaire.  Krepin Diatta n’a définitivement pas le niveau et il sera toujours préférable de passer Mawissa en 5 et Singo arrière droit. L’ASM ne doit pas jouer avec deux pointes et préférer une seule option de fixation. Enfin l’absence de Zakaria ne doit jamais favoriser le positionnement de Golovin à sa place. Même si les options de remplacements au poste ne sont pas brillantes, il sera toujours préférable de mettre des récupérateurs à leur poste !

Photo by Icon Sport