« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire »

« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire »

16 septembre 2024 22 Par David L

L’AS Monaco s’est aisément imposée contre l’AJ Auxerre. Le club bourguignon n’a pourtant pas démérité et a essayé de marquer jusqu’à la fin du match. Mais les Rouge et Blanc étaient clairement plus forts. Après quatre journées de championnat, il est déjà possible de se réjouir : l’équipe est solide et talentueuse. Elle est supérieure à la plupart des équipes de Ligue 1. Reste désormais à vérifier si elle est suffisamment armée pour conquérir les sommets en France et en Europe. Nous devrions avoir un premier élément de réponse dès jeudi prochain.

AJ Auxerre – AS Monaco : 0-3

AS Monaco : Kehrer 8’, Vanderson 25’, Zakaria 89’

Qu’écrire de plus que ce qui a déjà été fait ? L’AS Monaco est décidément à son aise à l’extérieur : l’équipe en est à treize déplacements consécutifs avec au moins un but marqué (c’est la plus longue série en cours dans le championnat). Philipp Köhn a déjà réalisé plus de clean sheets en quatre journées que sur l’ensemble de la saison dernière. Denis Zakaria est bien un joueur dominant du Championnat et Thiago Scuro risque de devoir lui trouver un successeur dès la saison prochaine. Lamine Camara est très prometteur et a déjà fait oublier Youssouf Fofana. Enfin, malgré les prémices d’une belle entente entre Folarin Balogun et George Ilenikhena, l’attaque reste un sujet de préoccupation. Et, comme il doit se passer un événement improbable à chaque match de l’AS Monaco, notre jeune milieu de terrain est sorti sur une civière après un coup apparemment anodin. Souhaitons-lui un prompt rétablissement.

Se déplacer au stade de l’Abbé-Deschamps n’était pourtant pas une formalité dans les années 1990 et 2000. A cette époque, le football des champs rivalisaient encore avec le football des villes. Un entraîneur roué, une formation performante (Basile Boli, Bruno Martini, Djibril Cissé, Eric Cantona, Jean-Marc Ferreri…) et des recrutements judicieux permettaient encore à un club modeste de gagner des titres. L’AJ Auxerre a ainsi réalisé le doublé Championnat – Coupe de France en 1996. Même si le club bourguignon est désormais sous pavillon chinois, cette époque est révolue et il est désormais peu probable de revoir l’AJA à un tel niveau. Le football populaire et romantique cher à Didier Roustan a malheureusement disparu.

Ce match a aussi été le moment de se souvenir d’un joueur qui a gardé une place particulière dans le cœur des supporteurs des deux équipes. Véritable maestro au milieu de terrain, surnommé « le petit Pelé de Tivoli », Enzo Scifo est un joueur qui a fait aimer le football et soulevé les stades. Auxerrois entre 1989 et 1991, il a aussi porté le maillot monégasque pendant quatre saisons (1993-1997). Demi-finaliste de la Ligue des Champions face au AC Milan en 1994, il a été un artisan important du titre de Champion de France de l’AS Monaco en 1997. Espérons que le club a bien songé à lui transmettre une invitation pour le match du centenaire au Stade Louis II le 28 septembre prochain.

Place désormais à la Ligue des Champions. Cador dans le Championnat de France, l’AS Monaco est un nain financier au niveau européen. Dans trois jours, face au prestigieux FC Barcelone, le club de la Principauté sera le petit. A nos joueurs de démontrer qu’ils peuvent se hisser à la hauteur du défi avec cœur et engagement. Si les Rouge et Blanc l’emportent, les supporters monégasques pourront alors modifier la phrase de Pierre Corneille et proclamer fièrement : « À vaincre avec péril, on triomphe avec gloire ».