« Nous voulions faire au mieux… »

« Nous voulions faire au mieux… »

31 mars 2024 39 Par David L

Au terme d’un match prolifique en buts, l’AS Monaco bat le FC Metz et s’empare de la deuxième place du classement en attendant le résultat du match Lorient – Brest. Notre club n’avait plus inscrit trois buts après 16 minutes de jeu à l’extérieur en ligue 1 depuis le 12 janvier 2000 à Troyes (après 11 minutes).

FC Metz – AS Monaco : 2-5

FC Metz : Diallo 79’ , Sané 84’ / AS Monaco : Minamino 4’, Akliouche 10’, Vanderson 16’, Balogun 76’, 88’

Ecrire des chroniques sur les matchs d’une équipe inconstante, parfois enthousiasmante, souvent agaçante n’est vraiment pas une chose aisée. Ce match en est l’illustration. A 4-0, je m’apprêtais à insister sur les mouvements de l’équipe : des passes bien ajustées, des transversales lumineuses et une équipe messine prise de tournis devant le perpétuel mouvement monégasque. Oubliées les 10 pertes de balles de Fofana en 65 minutes de jeu, il est décidément plus solide en bleu qu’en rouge et blanc. Juste, pour une fois, le plaisir de suivre un match paisiblement et sereinement. Le commentateur avait en plus eu le bon goût de comparer A. Golovin à T. Kroos. Une soirée parfaite vous dis-je ! J’avais même trouvé le titre de ma chronique : « Une ASM ressuscitée », du plus bel effet à la veille de Pâques.

A 4-2, une profonde colère mêlée de résignation s’empare de moi. Comment peut-on laisser des Grenats bien pâles marquer deux buts ? Comment peut-on effacer une belle impression générale et tout gâcher en 5 minutes ? Comment peut-on être aussi apathique en défense ? Le second but de Balogun redonne néanmoins un peu de relief à la victoire. Que ce doublé puisse lui redonner la confiance dont il semble cruellement manquer.

Il va falloir définitivement admettre que l’équipe nous donne simplement ce qu’elle peut, il est vain d’en attendre davantage. Il faut la supporter et l’aimer comme elle est : une équipe inconstante. « Nous voulions faire au mieux, finalement nous avons fait comme d’habitude » (Dicton russe). L’AS Monaco en est là.

Le 1 octobre 2016, l’équipe en passait 7 à cette équipe de Metz au Stade Saint-Symphorien. Pour rappel, les buteurs ce soir-là : Lemar, Germain, Silva, Fabinho, Carrillo (2x) et Boschilia. Que s’est-il passé depuis ?

Une question de budget ? Je ne le crois pas. Même pas certain que les Lemar, Silva, Fabinho bénéficiaient des mêmes émoluments que ceux indiqués récemment dans la presse pour Golovin, Zakaria et Kehrer. L’arbitrage et la VAR ? Même la mauvaise foi d’un supporter marseillais n’y trouverait pas matière à argumentation. Le talent des joueurs ? Pas évident. Qui aurait pensé en juillet 2016 que nos jeunes joueurs nous offriraient une année inoubliable ?

La différence avec cette année ? Les fondations. Deux joueurs, un Italien et un Polonais, en assuraient alors la solidité et la cohérence. Gare à celui qui faisait un pas de côté et n’assurait pas son rôle.

Aujourd’hui, lorsque je vois Fofana gonfler les muscles avant de rentrer sur le terrain, je souris. Lorsqu’il déclare qu’il a tapé du poing sur la table à la mi-temps, je le crois volontiers. Mais je crains que cela ne soit pas très impressionnant. Notre capitaine ? Lors des mauvaises soirées, il ne se présente pas devant les journalistes en fin de match pour incarner un leadership et fixer un cap. Il laisse ses coéquipiers bafouiller des réponses convenues au micro : « nous allons continuer à travailler » (il ne manquerait plus que ça !), « il reste 7 finales à jouer »…

Andrea Raggi et Kamil Glik. Le premier passait ses matches à haranguer, à gesticuler, à contester, à vitupérer, à replacer, à crier, à encourager… et aussi à défendre. Le second, par ses tacles autoritaires, ses marquages rugueux, ses dégagements salvateurs dissuadait tout attaquant adversaire de mettre un orteil dans notre surface de réparation. Un seul de ses regards suffisait à faire reculer un ours.

Dans l’équipe actuelle, qui incarne cette autorité et cette détermination ? Qui en est le guide ? A chacun sa réponse. J’ai la mienne : personne. Tant que le club n’aura pas réglé cette question, il nous faudra souffrir à chaque match et espérer qu’à la 34ème journée, la pièce tombe du bon côté.

Photo : Loic Baratoux – FEP – Icon Sport