Un repas de fête monégasque

Un repas de fête monégasque

27 décembre 2019 9 Par Marc S

Certains diront que nous sommes à la meilleure période de l’année. Le Père Noël, les décorations, l’esprit de fête mais aussi et surtout… les repas de fêtes. Faisons maintenant l’inventaire des choses succulentes et indigestes qui se sont déroulées pendant cette première partie de championnat pour l’AS Monaco, actuellement 7ème de Ligue 1.

L’entrée : une défense médiocre

On ne peut pas dire qu’il y ait eu beaucoup de mets de choix dans la défense monégasque. L’AS Monaco est actuellement la 14ème défense de Ligue 1, avec 26 buts encaissés, et a même été longtemps lanterne rouge. L’arrière-garde a été composée de plusieurs éléments, dont des escargots sans farce polonais, du saumon fumé encore trop jeune de Limoges et des canapés au guacamole brésilien périmé. À chaque plats, chaque poste, il y avait un manque criant ou une incohérence. Une cazuela chilienne est même venue se rajouter à ce mélange international. Cette dernière, plutôt prometteuse, n’a pas bénéficié encore du rythme et de la confiance nécessaire pour montrer tout son potentiel. Enfin, en tête de gondole et pour relever le niveau, on conclut par un foie gras, venant tout droit de Montpellier. Ce dernier, vaillant dernier rempart, s’est propulsé maintes fois dans les tops, et malgré un léger temps d’adaptation, a sauvé énormément de fois l’equipe toute entière.

Le trou normand : des latéraux pas vraiment eux-mêmes

L’AS Monaco était parti avec un menu en 4-4-2 en début de saison, mais sous la pression des convives, le chef cuisinier n’a eu d’autres choix de bifurquer la majorité du temps en 3-5-2. C’est là où il a fallu adapter des mets à des postes inhabituels. Pour commencer, on avait des latéraux de métiers, un calvados venu de Montpellier cet été, et une glace à la pomme, tout droit débarquée de Lille l’année passée. Rajoutez à cela des éléments un peu hétérogène, tel qu’un attaquant brillant l’année dernière côté droit et un milieu offensif portugais, reconverti en latéral, sur les bons conseils de son chef cuisinier Jardim.

Au final, on obtient un sacré casse-tête, certains décevants d’autres prometteurs. À gauche un certain Ballo-Touré relativement inconstant et un Dias correct mais quand même limité techniquement. À droite on a un Gelson Martins qui reste bon et percutant, mais clairement pas à sa place, un Aguilar qui se bonifie sur les derniers matchs et un Henrichs qui n’arrive pas à faire son trou.

Le plat de résistance : un milieu mitigé

Plusieurs plats principaux on été servis. Une tourte typiquement russe, une dinde avec un goût de déjà vu prêtée d’Angleterre, de la Morue « Silva » portugaise, et une vieille paella espagnole.

Dans la partie basse, Bakayoko a fait une quasi-unanimité auprès des supporters, en étant physique, récupérant des ballons, et se battant comme un guerrier. Silva quant à lui, plutôt physique aussi, reste rassurant parfois, mais peut aussi se montrer limité techniquement.

Dans la partie haute et plus créative, on retrouve Fàbregas, qui n’a pas pris qu’une ride, et qui arrive moins à tenir un rythme soutenu, mais quand il est placé haut, garde une vista dans ses passes et peut traverser des lignes. Enfin Golovin complète ces mets, et reste LE maître à jouer de l’équipe, dépositaire du jeu, une grosse pression quoiqu’il en soit.

Malgré ces mélanges, il n’y a pas autant de choix qu’il n’y paraît, et on touche la table en bois pour qu’il n’y ait pas d’indigestion sérieuse, car il y n’y a pas vraiment de plan B, et une absence pourrait nous faire très mal.

Le dessert : une attaque de feu

Le point fort du repas est sans aucun doute le dessert. On trouve quatre éléments principaux avec une hiérarchie connue. En partant de la fin, on dispose d’un jeune macaron français banni de l’equipe de France Espoirs, qui vient tout juste d’arriver d’Allemagne, d’un tiakri à l’ananas sénégalais, d’un caviar de fruits algérien et enfin d’une bûche au Champagne bien de chez nous.

Avec la deuxième meilleure attaque du championnat et 31 buts inscrits en Ligue 1, les Rouges et Blancs tirent leur épingle du jeu en cette fin de repas. Une complémentarité incroyable est née, entre le caviar de fruits, meilleur passeur de l’exercice, avec ses 8 passes décisives, et la bûche au Champagne, meilleur buteur du championnat, avec 13 réalisations. Les deux autres délices ne sont pas en reste, avec une efficacité certaine et des entrées en jeu très intéressantes. On sent qu’il peut y avoir un vrai plan B en cas de blessures contrairement à l’année passée.

Les restes : les joueurs inutilisés

Certains diront qu’il ne faut jamais trop manger, pour éviter les crises de foie et les indigestions en tout genre. Il est dur de savourer les plus de 70 plats monégasques, alors que seulement onze sont censés se retrouver sur le menu.

Un des plus grands gâchis est sans doute le jolof rice nigérian Onyekuru, prêté en Turquie l’année passée et qui semblait très prometteur en début d’exercice sur ses premières entrées. Il n’a quasiment pas eu sa chance et certaines rumeurs courent sur un possible clash avec le chef cuisto Jardim.

La coxinha brésilienne Naldo, quant à elle, arrivée sous le chef précédent Henry, n’est pas apparue sur la feuille de match, et s’occupe de l’animation dans les tribunes, alors que peut-être, son expérience aurait pu compter dans une défense aussi fébrile.

Ensuite, on notera l’absence du quidim brésilien Boschilia, d’origine italienne, qui n’a été titularisé qu’une seule fois, et qui lui aussi est donné sur le départ cet hiver.

Enfin et le clou du spectacle, on ajoute un champignon de Paris de 18 ans, arrivé depuis cet été, pour 10 millions d’euros. Apparemment, il y a eu un problème sous-jacent en cuisine, car beaucoup de supporters se sont étonnés de ses absences répétées sur le menu, avec aucune titularisation depuis le début de la saison.

On sent bien la difficulté de cette équipe de l’AS Monaco, qui possède des points forts et des points faibles, de trouver un véritable équilibre dans son menu de fête. C’est au chef cuisinier de trouver une véritable harmonie entre les plats, et à ces derniers de montrer toute l’étendue de leurs saveurs. Il serait temps de prendre de bonnes résolutions pour la nouvelle année qui arrive !

Source et Photo : LFP et Pixabay