OM-ASM : les tops, les flops

OM-ASM : les tops, les flops

15 décembre 2025 14 Par Olivier N

Si, en ce lundi15 décembre, votre réveil fut une curée , qu’un odieux et puissant goût de cendre parcourt votre déglutition, que la nausée vous vient presque jusqu’au malaise, que la tête vous tourne et les mots vous manquent… Il n’est ni gastro ni covid pour l’en expliquer, une tragédie s’est jouée hier au Vélodrome et nous, supporters de l’ASM, en fumes les victimes expiatoires. 

Les monégasques se sont inclinés hier soir (0-1) et de la plus terrible des manières. En surclassant d’un bout à l’autre un adversaire plus faible en tout (tactique, physique, technique) et qui pourtant s’en sort vainqueur. Il aurait été possible d’en vouloir à nos joueurs, après une première période marquée d’un manque coupable de réalisme, si nous avions sombré en seconde ou reproduit l’impuissance du premier acte. Mais l’ASM a livré une grande seconde mi-temps, perpétrant sa nette domination, et marquant, deux fois (51′ Camara / 81′ Balogun). L’arbitrage a alors appliqué les règles du hors jeu passif datées de 1998 pour annuler un premier but parfaitement valable. Puis, pris en compte le bras avancé de Balogun sur Balerdi pour annuler le second, les mains et les bras n’entrant normalement jamais dans le calcul du hors jeu. Les monégasques se sont bien fait voler hier soir et, passé un certain seuil, il ne devient plus possible d’objectivement critiquer la prestation sportive de nos joueurs tant ils ont été privés d’une victoire qu’il méritait d’obtenir.

Vaincue notre diagonale est aujourd’hui 9ème, à 9 points du podium et 14 de la tête lensoise. Nos regrets sont à Brest, à Lorient, face au PFC mais pas au Vélodrome. Hier soir nos joueurs furent grands, la pâte du nouvel entraîneur a désormais pris et notre technicien l’a affirmé à l’issue de cette rencontre : » ne plus lâcher un cm de cette prestation pour toutes celles qui suivront ». Un petit espoir subsiste… celui d’enfin enchaîner, de partir de ce match pour capitaliser enfin et sans pitié. En attendant, relevons ces dernières copies de 2025 !

Les Tops

F.Balogun

Homme du match à n’en point douter. Une prestation littéralement exceptionnelle de l’attaquant américain hier soir, affirmée et assumée en seule pointe d’un système qui lui aussi s’établit dans la durée (4-2-3-1). C’est Hojberg sur sa ligne, à la 43′, qui le prive d’une finition maîtrisée du gauche. Puis Minamino à la 46′ d’une frappe du gauche angle fermée qui le prive d’une passe décisive. Enfin la VAR à la 81′ qui le prive d’une juste récompense alors qu’il avait battu le grand Rulli d’un soyeux piqué du gauche. Et la liste n’est pas exhaustive tant l’américain a pesé, pressé, raffûté et même percuté avec une aisance qui nous a déconcertés. Grand match d’un joueur enfin en pleine possession de ses moyens.

L.Hradecky

La force tranquille d’un homme que rien n’effraie. Absolument impeccable dans le contrôle du jeu aérien, le finlandais adopte la posture des grands gardiens, ceux qui enfin rassurent leurs défenseurs. Il place ses sorties, joue habilement de sa taille, ne montre aucun signe de panique ou d’excitation inappropriée. Sa ligne fut également maîtrisée, en atteste cette sublime parade sur une frappe de P.E Aubameyang à la 69′. Il ne pourra rien sur celle de Greenwood qui ouvrira le score (82′). L’ASM cherchait un gardien, elle l’a trouvé !

L.Camara

Quelle partie du sénégalais au Vélodrome ! R. De Zerbi avait clairement densifié son milieu de terrain en plaçant trois joueurs d’axe (Vermeeren, Kondogbia, Hojberg) pour assurer le contrôle de son entre-jeu. Même dans cette configuration, maintenue en seconde période avec O’Riley, le milieu monégasque a clairement pris le dessus et force est d’en louer la prestation de Lamine Camara. Parfaitement placé d’un bout à l’autre du match, au repli ou à la sortie de balle, l’ancien messin a marqué toute la partie d’une domination claire. Buteur à la 51′ au terme d’un superbe enchaînement en demi volée, il sera victime d’une injustice. Passeur à la 81′ pour Balogun à la finition, il sera victime d’une injustice. Une prestation majeure lui a été volée hier soir !

Vanderson

Passé sous les radars de la presse pour son match hier, le brésilien aura néanmoins, lui aussi, livré une grande partie au Vélodrome. Première période absolument impeccable pour notre latéral droit par qui rien n’a fuité sur son aile, T.Weah ne parvenant pas une seule fois à le déborder. Excellent aussi dans la percussion pure et le jeu combiné, le travail des latéraux, cher à notre nouveau technicien, a pris hier une dimension fiable et probante. Il en fut l’artisan principal.

Les Flops

L’arbitrage

Tout a déjà été évoqué alors même qu’on le mentionne spécifiquement. C’est bel et bien les lourdes erreurs d’arbitrage qui ont définitivement privé l’ASM d’une victoire méritée. Balogun ne fait pas action de jeu sur l’ouverture du score asémiste (51′) et le timing pose gravement question. Le drapeau se lève c’est ok, mais la vérification prendra moins d’une minute si tenté qu’elle ait existé. La VAR a donc avalisé en moins de trente secondes une décision erronée ? Lorsqu’on constate le temps usuel que prend ce type de vérifications, l’on peut légitimement se sentir bien baisé (pardonnez la verdeur du langage mais il n’existe pas d’autres mots). Aucune vérification sérieuse n’a pu être faite sur cette action décisive, une honte absolue. 

Pour le second but (81′), la loi 11 du jeu est pourtant claire ; à la question de savoir quelles sont les parties du corps qu’un arbitre doit prendre en compte dans le calcul du hors jeu, la réponse est nette : « les mains et les bras de tous les joueurs, y compris les gardiens de but, ne sont pas pris en compte ». Arrêtez donc le révélateur sur image pour constater que le pied de Balerdi couvre la cuisse de Balogun et que seul le bras de l’américain dépasse. Ce but aussi aurait dû être accordé. Total scandale !

M.Akliouche

Oui ce joueur est du bronze dont sont faites les statues, oui hier ses décrochages infernaux dans l’entre jeu, ses orientations parfaites, ses touches soyeuses de l’extérieur du gauche et même sa puissance au duel avaient de quoi nous laisser rêveurs. Mais notre international a clairement manqué de simplicité dans les 20 derniers mètres. A trop chercher la perfection l’on finit par oublier qu’il faille tuer. Par trop de touches dans les 18, par des choix de passe ou d’options complexes, il a manqué au devoir du jeu direct et parfois à celui d’un égoïsme de finisseur pourtant nécessaire. Oui Maghnes est un esthète, oui Maghnes est un artiste et il nous a aussi enchanté hier, mais il doit avoir l’efficacité pure chevillée au corps, celle de celui qui veut et va vaincre. C’est de cela dont il a manqué hier !

Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport