Le Père Noël est monégasque

A l’approche des fêtes de fin d’année, les Rouge et Blanc ont confondu leurs maillots avec les habits du Père Noël. Touchés par l’esprit de partage, ils ont généreusement offert six points à leurs adversaires la semaine dernière. Le Benfica Lisbonne et surtout l’OM ne doivent pas en revenir d’avoir emporté la victoire.

Olympique de Marseille – AS Monaco : 2-1

Olympique de Marseille : Luis Henrique 53’, Greenwood 89’ / AS Monaco : Golovine 41’

L’AS Monaco est une équipe très agréable à regarder jouer. Son football est tourné vers l’attaque. Elle est souvent spectaculaire, parfois brillante. Eliesse Ben Seghir et Maghnes Akliouche sont deux joueurs fantastiques, Wilfrid Singo est un défenseur spectaculaire et Alexander Golovine monte en puissance. Il est rare de s’ennuyer devant un match de notre équipe. Le malheur est qu’elle trouve souvent le moyen de se saborder bêtement. Il y a un énervement sanctionné d’une expulsion, une maladresse défensive ou une sanction arbitrale (très) sévère pour plomber les Rouge et Blanc. C’est rageant. En général, une équipe perd lorsqu’elle est moins forte que son adversaire. L’AS Monaco a développé un drôle de concept : perdre en étant la meilleure sur le terrain. Les réactions de l’entraineur (« Nous ne méritions pas de perdre ») et des joueurs («  Nous devons éliminer nos sautes de concentration rédhibitoires à ce niveau ») sont donc parfaitement entendables. Avec 26 points en 13 journées, le bilan comptable n’est pas infamant. Le problème est que ce scénario se répète de plus en plus souvent : trois défaites lors des cinq derniers matchs de Ligue 1, quatre sur les sept dernières rencontres officielles. La tendance n’est pas favorable et le titre semble malheureusement trop grand pour notre équipe.

Que faire ? La réponse n’est pas simple : l’AS Monaco maîtrise ses rencontres, le schéma de jeu n’est donc pas à remettre en question. Il n’est d’ailleurs par certain que l’équipe parviendrait à mieux préserver son avantage en accumulant les défenseurs et en s’arc-boutant sur ses buts en fin de match. Ces derniers matchs nous rappellent néanmoins qu’un excellent gardien de but est essentiel à la réussite d’une équipe. Marseille doit d’ailleurs une grande part de sa victoire à son gardien. Radosław Majecki a montré ses limites lors des deux derniers matchs. Sans être le seul fautif contre le Benfica et l’OM, il s’est montré timoré. La surface de réparation est le royaume d’un gardien : l’attaquant adversaire doit y pénétrer avec crainte. Le gardien polonais n’y règne pas en maître incontesté. Il est légèrement meilleur que Philipp Köhn, mais ne compte pas parmi les meilleurs spécialistes du championnat. Il est vraiment étonnant qu’un club comme l’AS Monaco soit incapable de recruter un gardien de but de top niveau depuis le départ de Danijel Subašić. Les ambitions du club sont aussi freinées par le manque d’efficacité de ses attaquants. Combien de fois Breel Embolo a-t-il raté la cible cette saison ? Que dire des frappes inoffensives de Takumi Minamino ? Compte tenu des affaires judiciaires de Wissam Ben Yedder, sa non prolongation est compréhensible ; il n’a malheureusement pas été remplacé.

Nous en sommes quasiment à la moitié de la saison. Compte tenu du jeu développé, le constat est amer. Cette semaine noire nous rappelle en effet que l’AS Monaco, à l’exception du FC Barcelone réduit à 10, n’a pas encore vaincu un seul club prestigieux cette année. Le football est cruel : la meilleure équipe n’est pas toujours récompensée. Espérons que le Père Noël n’oubliera pas les Rouge et Blanc et leur apportera bientôt la recette pour transformer ses défaites cuisantes en victoires éclatantes.

Photo : Monaco Tribune (décembre 2023)