ASM-LOSC : les tops, les flops

C’est avec des barbelés arrimés aux crampons que les lillois sont venus au Louis II. Et c’est avec un point qu’ils en sont repartis, probablement heureux d’un résultat acquis sans s’être procuré la moindre occasion et avec plus de trente minutes de supériorité numérique. Nos monégasques eux, pourront nourrir quelques regrets ; notre domination était nette et même réduits à 10 ce sont les asémistes qui décrochaient les dernières balles de match. Concentrons nous néanmoins sur le positif : notre équipe est crainte, les lignes adverses sont basses, notre solidité défensive est exemplaire, les matchs en reprise de trêve internationale sont des casse-têtes et l’ASM est toujours invaincue. On relève les copies !

Les Tops

L.Camara

Très probablement le meilleur monégasque de la partie et in fine, l’homme de cette rencontre. Le sénégalais est désormais parfaitement complémentaire de D.Zakaria, dans un registre de pur 6. Au décrochage pour assurer la première construction, dans l’entre-jeu pour les transitions latérales, des yeux partout et un pressing constant. Il ne récupère pas les ballons, il les rackette ! Bouaddi, André Gomes, Angel Gomes … tous trois pressés comme des citrons et soumis à la dure loi d’un joueur qui ne lâche rien et finit par les forcer à la perte ou au reflux. Exemplaire !

C.Henrique

Avez-vous vu E.Zhegrova hier soir ? Le Kosovar, pourtant l’une des plus fortes menaces en percussion de la L1 s’est fait boire par notre défenseur brésilien, d’un bout à l’autre de sa partie. C.Henrique a, une nouvelle fois, livré une prestation d’une incroyable solidité. Et si le jeu penche nettement à gauche, il n’y est clairement pas étranger. Systématiquement servi au relais par Ben Seghir ou Golovin, systématiquement trouvé dans la construction et systématiquement disponible dans la profondeur qu’il appelle constamment. Même en infériorité numérique son registre demeurait offensif avec le compère Golovin qu’il connaît par coeur. Caio c’est de la haute couture !

A.Golovin

Clairement positionné au registre le plus exigeant et le plus difficile, soumis à la pression la plus intense et aux espaces les plus étroits, le tsar a livré une très belle partie hier soir. Impeccable techniquement dans ses premières touches, proposant systématiquement des options de jeu, il est clairement servi par des partenaires qui le cherchent, le trouvent et ont une confiance absolue en sa maîtrise. Physiquement impressionnant, son coffre nous a été d’une utilité précieuse alors que l’ASM se voyait réduite à 10. Petit bémol toutefois dans le jeu long où le russe a clairement manqué de précision.

Les Flops

J.Teze

Ce ne sont pas ces facultés techniques ici en cause, le néerlandais ayant livré une bonne partie au poste d’arrière droit. Mais une agressivité absurde, par deux fois dans un match, qui a logiquement conduit J.Teze au vestiaire, laissant le bloc orphelin d’un équilibre numérique à la 61′, alors que l’ASM continuait de marquer son match d’une domination claire. Averti à la 41′ pour une lourde faute sur Bouaddi qui aurait déjà pu lui coûter plus cher, il récidive à la 61′ en déglinguant Gudmonsson genou pleine poire. Ceci dans les 25 mètres lillois ce qui renforce l’absurdité du geste. Il voulait clairement en montrer beaucoup à son coach, il en a montré largement trop et doit s’en vouloir terriblement. Rassurons nous, il est très loin d’avoir les pieds carrés !

T.Minamino

Service inférieur au minimum pour le samouraï bleu, presque diaphane. Si le retour de sélection peut fournir une explication légitime à la pâleur de son match hier soir, il ne saurait nous faire oublier que ce genre de prestation se répète pour notre joueur japonais. Il eut quelques occasions de s’illustrer par un jeu de combinaison rapide, dont il est clairement capable, et s’est montré maladroit. Le reste est beaucoup trop sécuritaire voire inepte pour faire quelconque différence. Beaucoup trop léger !

La trêve internationale 

Alors que l’ASM est embarquée sur deux fronts majeurs cette saison, que l’un d’entre eux (la LDC) offre une nouvelle formule qui augmente encore le nombre de rencontres à jouer, la frénésie du football contemporain ne s’arrête pas la. Elle envoie aussi les joueurs internationaux aux quatre coins du monde de plus en plus régulièrement. Sur le rocher, entre l’Academy et le groupe A, ce sont 20 joueurs qui ont temporairement plié bagages cette dernière quinzaine. Jadis quelques matchs amicaux jalonnaient parcimonieusement les saisons régulières. Désormais les instances internationales inventent des compétitions en lesquelles personne ne croie… de véritables saloperies indigestes, telle la ligue des nations, avec pour unique vocation de nous faire consommer du football en permanence sans attache et sans passion. Une vocation qui par ailleurs se heurte à la dure loi du marché ; les téléspectateurs, loins d’être dupes de ce cirque grotesque, boudent massivement ces simulacres de compétions. Le match d’hier est la résultante de ce carnage ; des joueurs disséminés dans le monde entier, absents quinze jours de leurs coéquipiers, des déplacements incessants, des avions et décalages horaires. Le lillois Jonathan David affrontait le Panama à Ontario mercredi. Takumi Minamino affrontait lui l’Australie à Saitama mardi. Et ces deux joueurs étaient titulaires à Monaco vendredi. Il n’est dans ces conditions pas possible de se plaindre du spectacle de la L1, il devient désormais urgent que cette mascarade cesse !       

Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport