Gazon maudit

Gazon maudit

3 septembre 2024 51 Par David L

Une pelouse calamiteuse et une température étouffante à ne pas mettre un footballeur dehors : les conditions étaient parfaitement réunies pour transformer une affiche alléchante en match insipide. Cela n’a pas manqué ! L’AS Monaco et le RC Lens se sont neutralisés dans une rencontre terne et peu emballante. Nos Rouge et Blanc ont certes ouvert le score mais n’ont pu emporter la victoire. La large revue d’effectif faite par Adi Hütter permet néanmoins de tirer quelques enseignements pour la suite.

AS Monaco – RC Lens : 1-1

AS Monaco : Zakaria 84’ / RC Lens : Frankowski 90’+4

Il est peu de dire que cette rencontre entre deux équipes victorieuses de leurs premiers matchs n’a pas atteint les sommets escomptés, la faute à un terrain plus proche d’un bac à sable que d’une pelouse propice à un jeu vif et attrayant. Elle devrait être changée cette semaine. Espérons qu’elle présente un autre visage lors de la réception du FC Barcelone le 19 septembre prochain. D’autre part, la programmation d’un match de football à 15.00 au mois d’août sur la Côte d’Azur est une nouvelle preuve du peu de considération portée par les cadres de la LFP à la santé des joueurs et au bien-être des spectateurs. Les stadiers en ont été réduits à arroser les supporters lensois pour ne pas qu’il dépérissent sur place.

Dans ce contexte, les joueurs ont globalement fait ce qu’ils ont pu. L’amateur de football s’est certes ennuyé, mais le supporter a cru y trouver son compte. A quelques minutes près, l’AS Monaco remportait ses trois premiers matchs de la saison sans encaisser de but, une première depuis la saison 77/78, saison de son troisième titre de Champion de France. Malheureusement, le RC Lens a égalisé sur pénalty, après une main de Denis Zakaria décelée par la VAR dans la surface de réparation. Comme souvent, la VAR s’est immiscée dans un match à mauvais escient. Le premier but lensois a également été annulé pour une main peu évidente. Dans le football d’autrefois, ce but aurait été validé et la main de Zakaria pas sifflée. Un jour, la VAR sera remplacée par des robots ou l’Intelligence Artificielle. Il n’est pas sûr que le sport et l’esprit du jeu y gagnent.

Le plus intéressant a finalement été la revue d’effectif de notre entraîneur. L’intention, à ce stade de la saison, est louable et permet effectivement d’impliquer tous les joueurs. Quelques enseignements sont à retirer. Denis Zakaria est clairement la clé de voûte de l’équipe : il intervient et est efficace sur toute la longueur du terrain ; il incarne parfaitement le joueur confirmé apte à bonifier les jeunes de l’Académie. Soungoutou Magassa est d’ailleurs apparu très prometteur à son poste au milieu de terrain. Kassoum Ouattara n’a pas démérité, mais la précision des passes de Caio Henrique est une arme dont il est difficile de se passer. Wilfried Singo est un diamant sur le côté droit, mais n’est clairement pas un défenseur central. C’est une expérimentation à ne pas renouveler, ce serait du gâchis ! Jordan Teze a paru perdu et ne pas savoir ce qu’il faisait sur le terrain. Il a désormais deux semaines pour lire et appliquer le petit lexique du football monégasque selon Adi Hütter. Quant à nos attaquants, il n’y a toujours pas de signe d’éclaircie : Folarin Balogun est décidément pataud. Pire, Breel Embolo ne laisse pas transparaître une farouche détermination et une implication sérieuse. L’efficacité offensive de cette saison semble devoir reposer sur Maghnes Akliouche, Eliesse Ben Seghir et Aleksandr Golovin. Le trio est très prometteur, mais cela parait insuffisant pour notamment bien figurer en Ligue des Champions.

A peine lancée, la saison 2024/25 s’interrompt déjà et laisse place à la très dispensable Ligue des Nations de l’UEFA. Il va falloir ronger son frein. Mais, dès le 14 septembre prochain, c’est la fin du hors d’œuvre, place au plat de résistance : un enchaînement de six matchs particulièrement excitants nous attend.

 

Photo de Christophe Saidi/FEP/Icon Sport