Actionnariat de l’AS Monaco : faites vos jeux !

Actionnariat de l’AS Monaco : faites vos jeux !

8 juin 2024 55 Par David L

Propriétaire de l’AS Monaco depuis le 23 décembre 2011, Dmitri Rybolovlev semble bien en discussion pour vendre sa participation. Les rumeurs s’amplifient et le journal L’Equipe s’en est fait l’écho cette semaine : le club devrait changer de mains dans les prochains mois.

Les raisons du départ du Président sont obscures. Peut-être en a-t-il assez de renflouer les caisses du club tous les ans : il est évident que les revenus générés par la billetterie et le marketing sont insuffisants pour couvrir le train de vie de l’AS Monaco. Les pertes sont structurelles et l’équilibre financier du club dépend de la balance des transferts, de sa participation à la Ligue des Champions et des remises au pot de son actionnaire principal. Peut-être a-t-il également le sentiment d’avoir fait le tour des possibilités du club. Ce serait dommage : la saison du centenaire s’annonce prometteuse et les images de Dmitri Rybolovlev dans les vestiaires avec les joueurs semblaient témoigner d’un réel plaisir à suivre l’équipe. A 57 ans, sa santé reste précaire : peut-être aspire-t-il simplement à des activités plus apaisantes.

Quelles qu’en soient les raisons, le club et ses supporters lui doivent une reconnaissance éternelle : il a sauvé l’AS Monaco. A son arrivée en 2011, le club est dernier de Ligue 2, une descente en Nationale probable et sa disparition possible. Sa prise de contrôle et le lancement d’un mercato gargantuesque permettront au club de se maintenir. Le titre de champion de France de Ligue 2 a été plus qu’un trophée : il a marqué le retour au premier rang de l’AS Monaco et redonné aux amoureux du club foi en l’avenir.

En onze ans de Ligue 1, le club a terminé huit fois sur le podium, avec un titre de champion de France, et a vécu deux belles épopées en Ligue de Champions. Il est indéniable que le bilan de Dmitri Rybolovlev est bon. Il aurait pu être encore meilleur si les joueurs avaient été à la hauteur : gagner un titre supplémentaire en 2021 (le duel raté de Stevan Jovetic face au gardien lillois en fin de match a clos les espoirs) et une Coupe de France (notamment en 2022 et 2023) ne paraissait pas inatteignable. Ogromnoe spassibo, dorogoï Dmitri !

Le journal L’Equipe fait état d’une clause étonnante : Dmitri Rybolovlev ne pourra pas revendre ses parts plus cher que le prix payé en 2011, à savoir un euro symbolique. La vente du club ne lui rapportera pas un sou : la cession de 66,66 % des parts du club ne sera donc pas la transaction du siècle pour l’homme d’affaires russe. D’autre part, l’actionnaire majoritaire ne peut pas décider à qui il vend : ce pouvoir appartient au Prince. Ces deux spécificités monégasques sont rassurantes. Le prochain acheteur ne sera ainsi pas un flibustier en quête de plus-values et pirouettes financières. Il ne sera peut-être pas un passionné de football ou un amoureux de Monaco mais, au minimum, un homme souhaitant faire du club sa vitrine pour ses affaires ou sa communication. A ce stade, deux offres sont annoncées : une saoudienne déjà évoquée il y a plusieurs semaines et, plus surprenant, une seconde belge.

Après plus de douze ans de stabilité, l’AS Monaco s’apprête à vivre quelques mois d’incertitudes. Ce n’est pas l’idéal avant d’entamer une saison en Ligue des Champions. Faisons néanmoins confiance au Prince pour trouver le juste équilibre entre moralité de l’acquéreur, respect de l’histoire du club et ambitions démesurées de ses supporters !

Photo : Dave Winter – FEP – Icon Sport