Ligue des Champions 2016/17 : Retour sur un parcours légendaire
16 février 2024Malgré le règne du Real Madrid dans cette compétition reine qu’est la Ligue des Champions ces dernières années, heureusement, il y a quelques surprises dans le monde du ballon rond. Buttant une nouvelle fois sur la Juventus de Turin, l’AS Monaco a fait une brillante campagne lors de la saison 2016-2017. Retour nostalgique.
Un parcours historique
Alors que le parcours 2003-2004 reste dans les mémoires des supporters monégasques, il était grand temps pour les fans de revivre une épopée digne de ce nom. Après un mercato 2013 presque inimaginable, l’ASM a changé son fusil d’épaule pour respecter le fair-play financier. La bande à Falcao – rescapé de ces luxueuses transactions – va déjouer tous les pronostics. Pour rappel, El Tigre aurait accepté de diviser ses émoluments par deux pour poursuivre son aventure sur le Rocher. Même si la finale n’est pas au bout, il faut rappeler l’énorme exploit des Rouge & Blanc cette année là : aucun club n’avait fini demi-finaliste en étant issue du troisième tour préliminaire de la Ligue des Champions ! 58ème club au classement UEFA au démarrage de la compétition (29ème à la fin), il est peut de le dire, les asémistes n’endossaient même pas le rôle d’outsider mais de figurant. Dans une grande nation du football qu’est la France, inutile de rappeler que seulement deux clubs sont parvenus à gagner une Coupe d’Europe ; autrement dit, un beau parcours, une finale, ou une demi-finale, est malheureusement un authentique exploit. Avec un collectif bien construit et un entraîneur quasiment inconnu au bataillon – Leonardo Jardim – l’AS Monaco va presque tout écraser sur son passage, Ligue 1 Uber Eats en live surtout, mais aussi en Europe, la Coupe de France étant mise de côté. Pour feu la Coupe de la Ligue, les absences combinées de Fabinho, suspendu, et Falcao, blessé, sont rédhibitoires face au PSG.
Un marathon de 16 matchs
Dans un prélude européen, rarement synonyme de qualification pour un club français, l’ASM efface le Fenerbahçe et Villareal. Sans être des références, des candidats sérieux pour mettre des cailloux dans les godasses. Le démarrage est très poussif dans le climat hostile turc. Alors que la règle du but à l’extérieur existe encore, Radamel Falcao démarre sa série en inscrivant son premier but (sur 30 !). Première échéance européenne et première défaite 2-1 à Istanbul. De Sanctis, suppléant de Subasic, se blesse et Badiashile, le frère de, doit assumer ses responsabilités. Au match retour, alors qu’Emenike nous fait encore des misères, l’écurie princière s’impose 3-1. Leonardo Jardim arrête le 4-3-3 et, compte tenu du trio infernal Falcao-Germain-Mbappé, met en place un 4-4-2 en alternant avec les trois buteurs devant. Face au revenant Alexandre Pato, Monaco affronte ensuite le Villareal. Grâce, notamment, à la présence de Subasic, Raggi, Dirar et Germain, c’est à dire des Monégasques qui ont connu la Ligue 2, la victoire est acquise à l’extérieur 2-1, sacrée performance. Au retour, grâce à Monsieur Penalty Fabinho, l’ASM s’impose 1-0. C’est la première fois qu’un club français se qualifie en Ligue des Champions après ces quatre matchs couperets.
Dans un groupe à sa portée, c’est maintenant la phase de poules. Dans un stade de Wembley de 90.000 personnes majoritairement anglais, évidemment, les princes du Rocher frappent d’entrée en s’imposant 2-1 face à Totthenham. La campagne européenne est définitivement lancée. Quelques jours après la claque reçue par l’OGC Nice (4-0), Marcel Dessailly est l’heureux spectateur de l’exceptionnelle égalisation de Kamil Glik face au Bayer Leverkusen, score final un partout. Dans le froid natal de Vadim Vasilyev, Monaco reste invaincu, dans son groupe, face au CSKA Moscou, score une nouvelle fois de un partout. En novembre, c’est la phase retour. Comme Ludovic Giuly il y a quelques années de cela, Radamel Falcao inscrit un doublé en C1. Face à Moscou, Valère Germain alourdit la note, victoire sèche 3-0. Une victoire face à Tottenham et c’est la première place assurée. Et bien, c’est d’accord. Après l’ouverture du score de Sidibé, Kane égalise avant que Lemar, 39 secondes après, inscrive le dernier but de la partie. Qualification pour les huitièmes, première place du groupe, victoire 2-1. Avez un onze forcément et fortement remanié (De Sanctis – Touré, Raggi, Jemerson, Diallo – N’Doram, Moutinho, Dirar, Boschilia – Carrillo, Jean), le Bayer “écrase” les petits princes 3-0 ; les Allemands se qualifient pour la suite de la compétition, pas les Spurs, grands favoris du groupe.
Des Anglais vont recroiser notre route. Après Tottenham, ce sera Manchester City et ses moyens colossaux. Dans un match complètement dingue, l’ASM a mené mais perd bel et bien 5-3. Kylian Mbappé, en inscrivant son premier but en C1, devient le deuxième plus jeune joueur français de l’histoire à marquer. Au retour, condamnés à l’exploit, les joueurs du Rocher débutent bien et forts en menant 2-0. A la 71ème minute, Leroy Sané élimine virtuellement les locaux. Six minutes plus tard, Tiémoué Bakayoko met un boulet de canon, de la tête, dans les cages et clôt les débats d’une double confrontation fantastique. Ce n’est que la deuxième fois de l’histoire de la C1 qu’un club se qualifie après avoir encaissé cinq buts au match aller.
Après l’Angleterre, l’Allemagne. L’ASM se frotte à ce qui se fait de mieux offensivement en Europe. Après City, le Borussia Dortmund. Mbappé croise son futur coéquipier Dembelé sur la pelouse. Mais le triste spectacle ne se passe malheureusement pas sur le rectangle vert mais en dehors. Des bombes explosent à proximité du bus allemand. Nous tairons les raisons de cet attentat. Marc Bartra est blessé. Le match est remis au lendemain. Dans cette cruauté, on retrouve un peu d’humanité lorsque des supporters allemands hébergent spontanément des supporters de la diagonale pour une nuit. Triste parenthèse refermée. Dans ce contexte hors norme, les 22 acteurs trouvent les ressources pour délivrer un match à la hauteur, en tout cas niveau but, comme en Bundesliga. Victoire à l’extérieur 3-2 des visiteurs. Le match retour est presque une formalité tant la dynamique est bonne. Le trio infernal Mbappé, Falcao, Germain inscrit trois buts. Victoire 3-1 et douloureuses retrouvailles en ligne de mire.
En mai, fait ce qu’il te plait. Sauf qu’affronter la Juventus de Turin est tout sauf un plaisir. Face à une Juve truqueuse, Monaco, le naïf, ne parviendra pas à se défaire du réalisme italien. Dani Alves se joue de la défense monégasque par deux fois tandis que nous sommes orphelins de l’indispensable Benjamin Mendy. Défaite 2-0 à domicile et c’est beaucoup trop pour espérer quelque chose. Face à un Gianluigi Buffon en état de grâce, Kylian Mbappé parvient tout de même à mettre fin à 690 minutes d’invincibilité de cette légende. Seule satisfaction de la soirée car, après une défaite 2-1 au retour, cette épopée mémorable est définitivement terminée.
Source : Une équipe dans la légende – Hugo Sport / Photo : Pascal Della Zuana – Icon Sport
Une pure folie cette équipe, je me souviens de pas mal de matchs de cette époque, un vrai rouleau compresseur sur beaucoup de matchs.
Mendy, Fabi et Bernardo sont les joueurs qui m’ont le plus impressionnés.
Une très belle équipe comme on aimerait bien en retrouver une ;-).
Pour ma part, elle m’a surtout fait kiffer en championnat où elle était irrésistible.
En LDC, j’ai surtout en mémoire la double confrontation contre Manchester City car je les ai trouvés très décevants contre la Juve.
Oui exactement en championnat c’était la folie. Je me souviens de mon frangin (fan des girondins) qui chaque fois qui me voyait me disait, avec ironie, qu’il en avait marre de cette équipe qui en passait 5 ou 6 tous les WE.
En LDC je me souviens avoir été impressionné de la première demi heure de nos joueurs sur la pelouse de City. On les étouffaient littéralement. Je crois que cette demi heure j’ai carrement vu évoluer la meilleure équipes que j’ai vu jouer.
Dites donc, la rédaction, en 2032, vous rédigerez aussi un article sur la saison de Ligue des Champions 2024-25 ?
J’aimerais savoir 😉 ?
Zikos bernadi le meilleur duo pour moi
On a fait bander toute l’Europe du football pendant un an.
sacré viagra
ah ah ah !!!
L’AS Monaco, laboratoire du plaisir européen 😉 !
Le soir du match contre Villarreal, j’étais sur le port de Valence.
Au loin, au fond de la baie au nord, je voyais l’industrielle Vila-Real et ses cheminées d’usine, la ville où se déroulait la rencontre.
Mon soutien par la pensée a permis à l’ASM de passer ce cap (1-2), sans doute le plus difficile à ce stade de la compétition, lui ouvrant la voie de l’épopée qui s’en est suivie.
ASM1973, démiurge.
Quel à plomb industriel ! Merci d’avoir permis cette épopée.
Dis nous si on te doit quelque chose car on est un peu gêné d’en avoir profité quand même 😉 !
Permets-moi de t’écrire avec aplomb que tu n’as pas inventé le fil à plomb.
c’était volontaire de ma part, cette création. Mais, tu n’as pas été capable d’envisager cette possibilité. Par ta réponse, je conclus que finalement, on ne te doit rien. Ouf ! 😉
Alignement de planètes ? Lyon bat Nice 1-0.
En général c’est là que le sol se dérobe sous nos pieds
série en cours effectivement, mais toutes les séries ont une fin. Et la fin approche 🙂 !
C’est dur de parler de Diatta sur un post dédié à nos champions de 2017, mais suite à ses accusations de corruption à l’issue de l’élimination du Sénégal à la CAN, la fédération vient d’annoncer sa sanction : une suspension de quatre matchs, dont deux avec sursis pour une durée d’un an, et une amende de 10 000 dollars (environ 6 millions de francs CFA).
C’est inexcusable en effet : pouce rouge.
Quitte à être démasqué 😉 !
C est vrai que c était dingue, et à la fois miraculeux d en être arrivés là quand on repense aux matchs de poule, à la fameuse égalisation de Glik. Bref….c était bizarre. Et pdt la phase finale ils se sont mis à jouer de manière incroyable à tel point qu on s est mis à y croire…jusqu à la juventus qui nous l a bien mise à l envers!! Bref. Mais pour ma part 2003 2004 c était autre chose, si on oublie la tragique finale et la blessure de giuly. Il y a eu aussi d’autres belles épopées… Lire la suite »
une de mes nombreuses sources de motivation pour que l’on rejoue l’Europe pour qu’on retrouve la Juve sur notre route, et qu’enfin, on l’élimine, pour laver les douloureux affronts subis depuis plus de 25 ans (4 ?).
Mais pour ma part 2003 2004 c était autre chose. Cela veut dire ? Que veux tu dire par autre chose ?
Pour ma part, je pensais vraiment qu’on allait remporter la ligue des champions en 2004, on était tellement invincibles dans cette compétition!
Et sans la foutue blessure de Giuly, on aurait sans doute gagné en finale.
En 2017, j’ai moins cru à la victoire finale, d’ailleurs on était bien plus proches d’éliminer la juve la saison précédente.
Oui on l aurait certainement gagnée.
Mais pour ma part, l’équipe de 2017 était au dessus. C ‘était des 5 des 6 et des 7 tous les week-ends !
92 points !
Bilan des matchs retours 18 gagnés pour 1 nul il me semble.
On est pas prêt de refaire aussi bien.
En 2004, l’équipe était plus centrée sur la LDC, c’est là qu’elle y faisait ses meilleurs matchs.
Donc celle de 2017 était notre meilleure équipe en championnat, celle de 2004 en LDC.
Elles occupent la même place dans mes souvenirs, extraordinaires chacune dans leur registre.
Oui c est juste, d accord avec ton analyse.
Et à la fois…pour poursuivre le débat…pour moi la meilleure équipe de championnat c était celle de 2000…un rouleau compresseur.
Gallardo Simone trezegol rise lamouchi giuly etc.etc.etc. c était magnifique à foir jouer.
On a eu plusieurs belles équipes championnes de France mais je crois qu’on n’a jamais mis autant de raclées qu’avec celle de 2017.
Alors…comme ça…je dirais que les matchs contre la Corogne, Chelsea ou l énorme réal de Zidane Ronaldo Figo ont été pour moi probablement les plus grands souvenirs de ma vie de supporter de l ASM (pour le moment!). Ils n ont jamais été aussi prêts de remporter une C1. C est pour cela que je garde un souvenir autre, mais c est bien sûr…subjectif. mais pour moi c était plus fort encore. Même si 2016/17 fut une grande année.
En 2017, la confrontation avec Manchester City est du même tonneau que les matchs que tu cites, le reste est en dessous émotionnellement parlant.