ASM – OL : Les tops, les flops

ASM – OL : Les tops, les flops

16 décembre 2023 92 Par Olivier N

L’ASM s’est bel et bien faite braquer hier soir par une équipe lyonnaise qui lui était en tout point inférieure. Mais il est en football de justes leçons qu’il faut savoir tirer. A cafouiller son jeu offensif en première période et à dominer, largement mais stérilement en seconde, voici que vous donnez le bâton pour vous faire battre. Et l’ASM fut battue (0-1). On relève les copies !

Les Tops

Y.Fofana

Seul grand top monégasque hier soir, le parisien a livré un nouveau récital de football total. Très à la construction en première période, forçant le décrochage pour initialement mener le jeu, sa courbe de puissance ne cesse de monter sur un match. Face à la baisse de régime physique de ses opposants au milieu en seconde période, comme face à Rennes, il prend toutes les initiatives à la course et à la passe jouant de plus en plus haut. Il a été de toutes les situations et occasions monégasques hier, là où les offensifs, dont c’est le rôle initial, étaient aux abonnés absents. Décrochages, percussion, jeu dans la surface, tête, frappe….. si proche de marquer mais si seul hier soir !

D.Zakaria

Le porte-avion de l’ASM ! Puissant, serein et prêt à frapper ! Denis Zakaria que notre coach fait osciller entre le milieu et la défense est une immense satisfaction du recrutement monégasque. Hier soir, sans être particulièrement affairé ou mis à l’épreuve, la suisse a assuré dans tous les registres, particulièrement habile à l’intervention, propre, lucide, prêt sur 90 minutes au sprint en couverture et nous offrant quelques séries affolantes de percussion balle au pied. Lui aussi semble pouvoir jouer sans interruption et sans montrer le moindre signe de fatigue. Impressionnant !

Les Flops

F.Balogun

SI l’entreprise physique et l’esprit d’initiative du joueur peuvent être salués, il est impérieux de devoir rappeler qu’une pointe doit conclure. A de trop nombreuses reprises hier soir, l’attaquant américain, a eu l’occasion de faire ce pourquoi on le sait si doué et pour autant de ces nombreuses reprises l’attaquant américain a clairement péché. Ses frappes étaient molles, il a manqué d’instinct, semblant tergiverser pour progressivement finir atone.

M.Akliouche

On épargnera in extremis son collègue japonais pour la bonne première mi-temps qu’il a réalisée, mais pas M.Akliouche qui s’est malheureusement livré à un seul et unique exercice : la transparence ! Le natif de Tremblay ne parvient pas à s’associer au jeu, il ne se positionne pas dans les bonnes zones pour servir de relai à ses partenaires proches (Diatta, Balogun, Fofana), ne parvient pas à conserver le ballon face au pressing et cafouille dans le jeu combiné… le résultat de cette inhibition est inéluctable, il se cantonne à un jeu ultra-sécuritaire alors que le bloc est dominateur en seconde période ; position non dangereuse, contrôle vers l’arrière et passe en retrait. Totalement improductif !

A.Hütter

Il ne faut évidemment pas tomber dans l’idiotie primaire consistant à vouloir tordre notre coach à chaque défaite et lui en imputer bêtement la cause. Cela serait injuste car le bilan du technicien autrichien est globalement très bon. Mais il est une chose qui interpelle toutefois. Hormis les cas où la nécessité s’en fait sentir (expulsion, blessure, score largement défavorable) notre coach n’aime pas le changement. Très rares sont les rotations qui interviennent avant la 80′. On peut en comprendre la raison avant d’émettre une critique, la domination physique de notre bloc est clairement notre atout maître cette saison et la période générale de rotation (seconde mi-temps) se conjugue avec celle où notre emprise est la plus forte, ceci explique pourquoi A.Hütter se montre rétif au turn-over ; ne pas casser la dynamique hypothétiquement gagnante.

Mais hier, au retour des vestiaires, la seule cartouche potentiellement décisive que l’entraîneur compte sur son banc, WBY, n’aurait pas cassé la dynamique du bloc en entrant à la 60′ car les options de sortie ne manquaient pas (Akliouche, Minamino, Balogun… ils peuvent sortir au choix). Son entrée à la 78′ est beaucoup trop tardive, elle n’offre pas une plage d’expression réelle, suffisante à mesurer l’impact du choix tactique. La reflexion peut être étendue à une autre cartouche possible, K.Ouattara qui entrera lui à la 88′.  Pour ceux qui ont un oeil sur la L2 et qui ont pu le voir en action à Amiens, son profil est largement plus axé sur le débordement individuel que celui de Jakobs. Une option qui aurait dû être levée plus tôt par notre coach, offrir seulement 8 minutes à l’international U20 tricolore n’est pas un moyen lui permettant de valablement juger de son apport. D’autant que la CAN approche ! 

Photo par Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport