Une galette des princes réussie ?

Une galette des princes réussie ?

1 janvier 2021 2 Par Marc S

Le moment des fêtes c’est aussi l’épiphanie qui arrive le 6 janvier. Cette fête d’origine chrétienne est surtout l’occasion de manger une bonne galette des rois. Mais sur le Rocher, l’AS Monaco a fait sa galette des princes en ce début de saison. Recette à suivre.

Le moule à tarte rénové

Tout d’abord, commençons par le commencement, c’est à dire le moule. C’est un projet russe qui persiste avec un homme fort Petrov. Mais c’est également un nouvel homme qui s’est invité dans la partie, avec à priori plus ou moins carte blanche. Il s’agit de Paul Mitchell, l’Anglais fraîchement recruté qui vient avec un lourd CV, et notamment un historique à Tottenham et au groupe Red Bull. Le nouveau Directeur Sportif a fait ses emplettes pour le mercato, et il est aussi un peu garant des performances des nouveaux venus, que ce soit le nouveau coach, mais aussi Disasi par exemple, etc.

La pâte feuilletée : une défense trop craquante

Dans cet ancien moule qui a quand même subit de notables transformations, on va mettre une belle pâte feuilletée. Cette dernière a une caractéristique notable : elle craque sous la dent. Et la pâte feuilletée monégasque n’en finit pas de craquer face aux attaques adverses.

Tout cela malgré des changements avec le départ de deux ingrédients centraux, notamment Glik et Jemerson, il a fallu rattraper la texture. Pour ce faire, au lieu de tout chambouler on a préféré garder de l’ancien et rajouter du neuf. Avec le jeune mais l’ancien Badiashile et le chilien Maripan, on a ajouté le Rémois Disasi. Sur les flancs, aux anciens Aguilar, Sidibé et Ballo-Touré, on a rajouté Caio Henrique.

On se retrouve avec une pâte trop légère, trop tendre pour la Ligue 1, avec trois buts pris contre Lens ou encore 4 contre Lyon et 2 contre Saint-Étienne, pour un total de 25 buts déjà encaissés.

Le cœur de la galette : un milieu fébrile de frangipane

Avec des amendes , des sucres, des œufs et du beurre mou, on se retrouve avec un milieu de terrain vraiment trop liquide. La galette monégasque est souvent transpercée en son milieu. La faute à la malchance d’abord avec la blessure de Golovin qui ne peut apporter son rythme et sa vision, puis la blessure plus récente de Fàbregas qui faisait un bien fou avec son expérience.

Malgré une amende détonante cette saison en la personne de Diop, Fofana et Tchouameni paraissent dépassés, et ce n’est pas le faible temps de jeu de Florentino Luis qui permet aux Rouges et Blancs de retrouver la surface. Un manque de Bakayoko se fait cruellement sentir, et l’absence d’un vrai 6 également qui pourrait solidifier la pâte.

Une fève qui prend mal

La fève, c’est bien sûr capital pour une bonne galette. Or à Monaco elle s’appelle Wissam Ben Yedder. L’année passée elle brillait de mille feux, avec une première place des buteurs ex-aequo avec Kylian Mbappé. Mais cette saison, l’attaquant se cherche. Alors que son rôle de capitaine lui impose d’insuffler un élan, il est moins présent. L’international a d’abord eu du mal à se trouver dans le nouveau système tactique 4-3-3, mais avec le 4-4-2 on perçoit du mieux. Toutefois avec une pénible 10ème place au classement des buteurs, pour 7 réalisations, Ben Yedder est moins bien, ce qui enlève de l’intérêt à toute la galette.

La deuxième pâte feuilletée friable elle aussi

On recouvre la frangipane d’une deuxième couche de pâte feuilletée. Elle aussi craque mais on ne sait pas trop pourquoi. Composée notamment de Onyekuru, Pellegri, Ben Yedder, Geubbels, Jovetić et du nouvel arrivants Volland, sur le papier elle fait rêver. Sauf que dans les faits, tout n’est pas si rose.

Sur le plan comptable, c’est pas trop mal, l’attaque Rouge et Blanche est 5ème ex-aequo, mais avec un nombre de but encaissé trop important il faut faire mieux. D’autant que souvent ce ne sont pas les occasions qui manquent. On se rappelle notamment l’incroyable raté au début de match face à Marseille, où toutes les occasions gâchées par la suite.

Bref, cette saison le vrai souci c’est le réalisme devant les buts. Avec le récent changement de schéma, Volland s’illustre plus et marque plus en ayant marqué autant que Ben Yedder. Mais Pellegri rate beaucoup aussi, Jovetić et Geubbels ne sont pas si utilisés que ça. Gelson Martins n’est pas des plus chirurgical non plus et Onyekuru a complètement disparu des radars et devrait partir cet hiver. Autant dire que si les attaquants marquaient toutes les occasions que l’ASM se crée, le club aurait un bien meilleur classement.

La cuisson croate

Pour donner une harmonie à tous les autres ingrédients, il faut une cuisson à point. Après un four portugais puis espagnol la saison passée, l’actuel four monégasque est croate, du nom de Kovac. Le coach fraîchement recruté fait beaucoup parler.
D’abord son premier schéma 4-3-3 a été un réel échec, et le passage au 4-4-2 a été nécessaire notamment suite à la déroute face à Lyon.

De plus ses paris ont été parfois payant comme Diop au milieu de terrain, mais parfois pas du tout comme avec Badiashile titulaire qui continue d’enchaîner les absences et les boulettes en tout genre.

En fait ses résultats sont en dents de scie, un peu comme on commence à en avoir l’habitude du côté du Rocher. Capable du meilleur comme d’une victoire contre Paris, mais capable de perdre 0-3 contre Lens, ou de faire nul face à Saint-Étienne. Il n’y a toujours pas de stabilité dans les résultats et les performances, donc l’AS Monaco est capable de faire un super match comme de se rater complètement. La cuisson n’est donc pas complètement homogène et fait perdre de la saveur au mélange.

Vous l’aurez compris la galette des princes monégasque n’est toujours pas au point. Une défense trop friable, un milieu qui laisse à désirer et une attaque manquant de réalisme. Le mercato va s’annoncer décisif car un lourd calendrier s’annonce avec Montpellier et Marseille, deux matchs qui pourraient avoir un réel impact sur les ambitions européenne l’ASM. Le Rocher n’est pas encore prêt pour un concours de pâtisserie !

Photo : Pixabay et Source : Eurosport