Arbitrage : (enfin) les faveurs de la VAR pour l’ASM

Arbitrage : (enfin) les faveurs de la VAR pour l’ASM

1 décembre 2020 13 Par Franck C

C’est un spectaculaire retournement de situation lié à l’arbitrage et à l’assistance VAR que vit le club monégasque depuis le début de saison 2020-2021. Pensez donc, il y a plus d’un an, le quotidien sportif l’Equipe publiait le classement de l’utilisation du VAR en Ligue 1 et sans surprises l’ASM était bonne dernière parmi les 20 clubs du championnat de France. Et en février 2020, O.Petrov réagissait ulcéré lors d’une énième décision défavorable de la VAR lors d’un match âpre contre le Nîmes Olympique (défaite 3-1). Or, le journal l’Equipe a de nouveau publié hier le même classement intermédiaire à l’issue de la 12ème journée de l’actuelle saison et l’AS Monaco est leader provisoire des décisions arbitrales favorables liées à l’utilisation de la VAR. Alors que s’est il passé en l’espace de 8 mois pour que l’arbitrage soit plus cohérent et plus juste pour le club princier ? Y a t il un rapport avec la prise en compte des classements édités par le journal l’Equipe lors de la dernière saison par la LFP et la FFF qui pilotent l’arbitrage et la VAR pour le compte de la Ligue 1 ? Y a t il un autre rapport celui-ci plus difficile à prouver avec l’élection d’O.Petrov au Conseil d’Administration de la Ligue ? Il y a là une limite que nous nous refuserons à franchir. Mais le doute est permis. Analyse sans équivoques de ce changement pour le moins incroyable et qui, pour l’instant, fait le bonheur du club et de ses supporters après deux saisons de souffrance “arbitrale”…

 

 “Le calice jusqu’à la lie”

La saison dernière fut on le sait très éprouvante pour l’ASM et en lien avec les décisions arbitrales liées à la VAR. Le 4 novembre 2019, l’ASM se déplace à Saint Etienne pour y affronter les Verts. Avant ce match, l’ASM dirigée par L.Jardim est classée onzième en milieu de tableau et les Rouge et Blanc ont déjà un “lourd passif” avec la VAR. En allant défier les Verts, un nouveau fait de jeu (hors jeu très limite de J.K Augustin et but refusé) pénalise alors le club princier et distille encore plus le doute sur l’utilisation objective de la VAR vis à vis de certains clubs. En publiant quelques jours après le classement de la Ligue 1 en lien avec les décisions d’utilisation de la VAR, l’Equipe accentue plus encore ce sentiment d’injustice côté monégasque. Oleg Petrov réagit alors rapidement et voit rouge en demandant aux instances du football français de traiter de “manière juste et équitable l’ASM comme toutes les équipes de Ligue 1.” Quelques semaines plus tard, en février 2020, le vice-président monégasque en remet une couche devant les journalistes après un match houleux contre le Nîmes Olympique perdu 3-1 (match durant lequel à la demi-heure de jeu, l’arbitre M. Lesage avait finalement changé le carton jaune infligé à Tiémoué Bakayoko en carton rouge, après visionnage des images) : “Je remarque que les décisions du VAR sont toujours contre Monaco. Je ne sais pas pourquoi on est constamment pénalisés. Je vais devoir en parler à la Ligue. ». La saison est ensuite interrompue pour cause de pandémie Covid 19 et l’ASM termine alors sans surprises bonne dernière du classement des utilisations de la VAR pour les équipes de Ligue 1. Lors de la saison 2018-2019, l’ASM avait déjà terminée avant-dernière de ce classement devant le SCO. L’ASM pouvait donc légitimement se sentir pénalisée par les apports technologiques de l’arbitrage vidéo*.

 

Une éclaircie persistante ?

A la lecture du classement paru hier, la surprise est de taille : l’ASM occupe désormais la tête du classement des équipes soumises à décisions modifiées par la VAR (+5 : 5 en faveur / 0 en défaveur). On pourra par exemple citer les deux décisions favorables d’annulation de buts, décisions prises par C.Turpin lors du match face au PSG (11è journée : 3-2), d’abord sur le but de M.Kean refusé à la 39ème minute suite à une position de hors-jeu du jeune Italien sur le dégagement de Kimpembe, puis à la 45ème minute sur un nouveau hors-jeu de K.Mbappé. Ce classement est d’autant plus “spectaculaire” que le PSG occupe la dernière place de ce même classement (-3  : 1 en faveur / 4 en défaveur). A ceux qui argumentent un arbitrage plus favorable pour le club de la capitale… Difficile de l’étayer actuellement.Alors justement que s’est il passé entre février dernier et aujourd’hui ?

Il semble que les instances officielles aient pu “reconsidérer” le cas du club monégasque à la vue de l’analyse des décisions prises par la VAR depuis deux saisons. Difficile d’être affirmatif mais c’est une option à prendre au sérieux même si l’instance officielle gérant la Ligue 1 (la LFP) n’intervient pas dans la désignation des arbitres ou leur gestion globale qui est “chasse gardée” de la DTA actuellement dirigée par P.Garibian (Direction Technique de l’Arbitrage qui est une Direction de la FFF).

Faut-il y voir l’influence de l’élection récente du vice-président de l’AS Monaco au Conseil d’Administration de la LFP en septembre dernier ? Pas sûr mais c’est une heureuse coïncidence qui peut interpeller. On se souvient des déclarations d’Oleg Petrov en novembre dernier, déclarations qui ont pu mettre mal à l’aise à l’époque la LFP (et la FFF par ricochets)  : “Nous avons la sensation que les choses tournent souvent en notre défaveur et c’est le sentiment que reflète le classement que vous avez publié (en s’adressant au journaliste de l’Equipe). Ces chiffres montrent que les changements de décisions nous ont toujours été, et à de nombreuses reprises, défavorables depuis le début de la saison. Comme la saison dernière d’ailleurs. Je ne peux pas croire que les choses ne vont pas s’équilibrer dans le temps“. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire mais celles du vice-président de l’ASM ont dû gêner en haut lieu depuis son arrivée officielle au sein de la LFP.

Gageons cependant que l’arbitrage français a pris conscience des dysfonctionnements constatés depuis l’apparition de la VAR et que certains clubs pénalisés à tort ou à raison sont peut être examinés avec plus de minutie et de précaution lorsque l’arbitre principal reçoit dans son oreillette les informations des arbitres assistants vidéo. Il n’en reste pas moins que ce classement honorifique publié hier par l’Equipe a le mérite d’exister. Son sort reste néanmoins lié à celui de la technologie VAR qui continue à faire couler beaucoup d’encre en Ligue 1 et en Europe.

 

*Le protocole du VAR préconise d’inverser une décision initiale seulement si elle a été « clairement erronée » ou « manifeste », pour les buts, les penaltys et les cartons rouges, ainsi que l’erreur d’identité sur un joueur (ce dernier cas n’étant pas encore survenu cette saison).

Source : l’Equipe / Photo : Pascal Della Zuana – Icon Sport