Kovac : un premier bilan positif ?

Kovac : un premier bilan positif ?

13 novembre 2020 50 Par Marc S

L’été a été chaud pour Robert Moreno du côté de Monaco. Kovac est appelé à le remplacer pour la nouvelle saison qui s’annonce le 19 Juillet 2020.
C’est le CV qui a conquis les dirigeants du Club de la Principauté, et notamment une belle expérience réussie à Francfort, mais également un bilan assez positif au Bayern de Munich. Et puis, le nouveau directeur sportif des Monégasques, Paul Mitchell, a des contacts communs avec lui et le connaît bien. Ils ont en effet travaillé pour le groupe Red Bull tous les deux. Mais après une préparation à la mode Covid-19 et 10 journées de Ligue 1 que reste-il de l’euphorie de départ ?

Une demi-préparation mitigée

À cause de la pandémie, la saison de Ligue 1 2019-2020 s’est arrêtée en mars 2020. Cet arrêt prématuré qui a été mal vécu par certains, a permis à d’autres de faire une grosse préparation pour l’exercice actuel, avec même certains entraînements individualisés à la maison pour les joueurs.

Le staff de Robert Moreno a mis cela en place et a tout fait pour maintenir le physique des joueurs. L’incertitude quand au futur coach a régné un certain temps car Robert Moreno a eu le temps de faire le premier match amical de pré-saison contre le Cercle de Bruges et de le remporter (2-0).

L’arrivée de Niko Kovac s’est faite presque tardivement car le premier match amical était passé. Il faut alors reprendre la préparation, faire rentrer dans les têtes un nouveau plan de jeu et enchaîner. Pas simple. Tellement peu simple en fait que le premier match de l’entraîneur croate est perdu face au Standard de Liège 2-1 avec un 4-3-3 qui semble se dessiner.

Le troisième match amical des Rouges et Blancs se solde par un nul contre Francfort (1-1) dans un match plutôt fade. Le dernier match quant à lui, contre l’équipe néerlandaise d’Alkmaar, se solde par un 2-0 pour l’ASM.
Si les matchs amicaux de Kovac, qui précèdent le championnat, finissent avec une défaite, un nul et une victoire, on notera quand même la dynamique positive de l’équipe qui a l’air de s’améliorer.

Un tout début de championnat positif

Le début de championnat pour l’AS Monaco a été prolifique. Avec un joli nul contre Reims (2-2) puis une victoire contre Metz (0-1) et enfin une victoire contre Nantes (2-1). Le championnat était bien parti. Kovac s’est dirigé sur un système en 4-3-3 avec un Ben Yedder plutôt esseulé et de ce fait peu efficace, mais les défenseurs ont été au rendez-vous avec Badiashile et Disasi buteurs.
L’équipe semblait donc partie sur de bons rails. On a vu un entraîneur qui n’hésitait pas à sortir plusieurs cadres pour faire rentrer des jeunes.

La jeunesse, parlons-en, fameuse promesse de Petrov, a été relativement bien utilisée et mise en confiance. Plusieurs d’entre eux ont été titularisés régulièrement, comme Badiashile en défense, ou Diop et Tchouaméni au milieu. On a vu également des entrées de Geubbels, Onyekuru, mais aussi de Pellegri.

Le match contre Rennes pourrait être considéré comme un accident de parcours avec cette défaite (2-1). En effet il s’agit d’une équipe plutôt en forme et qui dispute la Ligue des Champions. Par la suite, la belle victoire contre les Strasbourgeois (3-2) avec un beau collectif pour sauver l’avantage malgré deux cartons rouge monégasques va renforcer ce sentiment de puissance et de simple fausse note face à Rennes. Mais les accidents arrivent rarement par hasard…

Une suite un peu plus compliquée

Les bonnes choses ne durent jamais. Monaco affronte Brest pour la 6ème journée de Ligue 1. La plupart des observateurs pensent à une victoire facile, sachant que les Bretons avaient l’équipe avec la pire défense du championnat à ce moment-là. Mais ce match a déçu avec une défaite des Rouges et Blancs (1-0). L’attaque des Asémistes commence alors à poser question. Il en est de même du milieu de terrain. À partir du match contre Nantes, Fàbregas évoluait titulaire au milieu de terrain, dans une position de sentinelle. Après la défaite contre les Bretons, Fàbregas ne commencera plus les matchs, malgré des performances plutôt bonnes. Ce n’est pas un joueur mais deux qui le remplace – Fofana et Tchouaméni – afin sûrement de combler les espaces et être plus solides défensivement.

Et ces questions se légitimeront lors du match contre Montpellier. Malgré des adversaires réduits alors à 10 dès la 19ème minute, le Club du Rocher arrache le nul sur pénalty, et cela après avoir été mené 0-1. De gros doutes commencent à naître concernant l’animation offensive, et le changement au milieu de terrain, avec la titularisation de Florentino Luis n’y aura rien changé.

L’heure du grand test

À ce moment le grand test est arrivé. Un match contre Lyon, un concurrent direct qui aurait pu faire la différence au classement. L’AS Monaco commence très bien le match, de façon très belliqueuse, notamment avec plusieurs opportunités mais le gardien adverse reste vigilant. Les mouvements offensifs sont beaux mais les Gones contre-attaquent et font mouche à chacune de leur incursion dans la défense monégasque.
Le score à la mi-temps est de 4-0, et là, tous les espoirs du début de saison s’envolent. En deuxième mi-temps, le système change, on passe à 5 derrière pour sécuriser l’équipe et le match se termine sur le score de 4-1.

À la suite de ce match, tout est remis en cause. La défense, le coach, le système, le directeur sportif, les joueurs, etc. L’AS Monaco serait-elle retombée dans ses travers ? Allons-nous vivre une nouvelle saison sans ? En observant le match quand même, on se rend compte que la seconde période est beaucoup plus équilibrée, et les plus optimistes se disent peut-être qu’un déclic aurait pu avoir lieu.

Un réveil bienvenu

Beaucoup ont cru à la fatalité après le naufrage contre Lyon. Peut-être une autre année de pain noir. Mais Ben Yedder avait averti avant la réception de Bordeaux qu’il fallait encore un peu de patience. Et force est de constater qu’il a eu raison.

Le système à 5 derrière n’a pas été reconduit et Kovac s’en est tenu au 4-3-3. Toutefois, c’est une autre animation offensive qui se met en place avec un Ben Yedder moins seul.  L’AS Monaco attaque contre les Girondins mais une certaine sérénité se dégage cette fois-ci. Après avoir inscrit 3 buts en 3 minutes, les Rouges et Blancs finissent la pause en menant 3-0. Mais ils ne s’arrêtent pas et continuent de pousser en marquant le 4ème en deuxième période.
La plus grande satisfaction sera à mettre au crédit des défenseurs qui parviendront à réaliser un clean sheet ;  Hatem Ben Arfa n’y changera rien.

Un derby satisfaisant

Certains se disent qu’il s’agit peut être d’un coup de chance, et que de toute façon Bordeaux n’aurait pas pu faire mieux. Mais on trouve des éléments de réponse dans le match suivant. En effet, dans le traditionnel derby, Nice accueillait le Club Princier pour le compte de la 10ème journée de Ligue 1. Un nouveau test pour Kovac et ses hommes, alors que les Aiglons jouent les premiers rôles en championnat.

La première mi-temps est quasiment à sens unique, avec un Monaco dominateur qui inscrit un but logique, mais qui aurait pu en mettre bien plus. En deuxième mi-temps, les Rouges et Noirs se réveillent. Mais suite à une mauvaise relance, ce sont les Monégasques qui font le break. Les Niçois à la 69ème reviennent au score suite à une erreur de main de Mannone, mais le derby est gagné. Il faut souligner que malgré les attaques des adversaires, l’ASM s’est enfin comportée en équipe et a réussi à tenir la baraque collectivement. Une chose qui faisait cruellement défaut avant.

Le propre d’un supporter est de toujours avoir de l’espoir, même quand il n’y a pas forcément de raisons objectives qui le justifie. Mais avec l’AS Monaco cette année il y a vraiment des raisons d’y croire. Un jeu séduisant et plutôt offensif, des jeunes qui progressent et qui ont l’envie, un déclic depuis la seconde mi-temps de Lyon, et enfin une dynamique positive qui s’amorce.
Alors oui, on en est aux balbutiements de la Ligue 1, mais Kovac a fait en peu de temps ce que très peu d’entraîneurs avaient fait avant lui, c’est à dire créer une alchimie, et surtout créer une équipe qui n’est plus seulement une somme d’individualités, mais qui a une âme.

Source : LFP et Photo  : Icon Sport (auteur : Pascal Della Zuana)