Subasic : « Tous les 6 mois ça bouge, c’est un problème »

Subasic : « Tous les 6 mois ça bouge, c’est un problème »

11 juin 2020 6 Par Ophély M

Dans une longue interview accordée à Mathieu Faure et Nice Matin, le désormais ancien gardien monégasque Danijel Subasic livre ses premières impressions d’ancien joueur de la Principauté. Au programme : son arrivée, le titre de champion et des conseils pour l’avenir. Morceaux choisis. 

Arrivée en Principauté

Débarqué en Principauté, inconnu du grand public, le Croate a connu les plus grandes heures récentes du club Rouge et Blanc : « Quand j’arrive à Monaco en L2 et qu’on fait remonter le club tout en haut, le titre de 2017. Faire partie aussi des 4 meilleures équipes d’Europe cette année là . C’est un truc incroyable. Je pars avec beaucoup de souvenirs car tout a été extraordinaire. Je suis rentré par la petite porte et je ressors par la grande. Il y a eu des choses négatives mais ça passera avec le temps, je m’en fous. Je suis heureux d’avoir participé à l’histoire du club.»

Après plusieurs années dans le championnat croate Suba n’a pas hésité à découvrir la L2 française : « Je jouais depuis 3ans et demi à Split et je voulais partir. J’avais des contacts notamment en Allemagne. Mais j’aurais pu ne jamais venir à Monaco car au départ le directeur sportif de l’époque Smolentsev voulait recruter Pleitikosa qui était international. Mais il ne voulait pas signer en Ligue 2 et finalement c’est pour cela que le club s’est penché sur moi. Pour moi cela ne posait pas de problème, j’avais vraiment fait le tour je voulais partir pour franchir les étapes. Et petit à petit on a fait des choses énormes. Mais je n’ai fait que travailler. Tout le temps, La Turbie, la maison, le Louis II et rien d’autre. J’ai progressé dans tous les domaines, car je savais qu’une fois en Ligue 1, rien ne serait simple. »

Année du titre

Véritable élément clé de l’année du titre de champion de France, le gardien a dévoilé quelques coulisses de cette année magique : « On sait qu’on a un bon groupe dès le début. Qu’on peut viser le podium oui, mais de là à dire qu’on savait tout ce qu’on allait faire cette année-là, non. La saison avait débuté tôt par les tours préliminaires de Ligue des Champions. Mais petit à petit la machine a bien tourné. On avait 17 ou 18 joueurs dans le groupe capable d’être titulaires. Dès qu’un remplaçant entrait, il apportait quelque chose. Il y avait des matchs ou au bout de 20, 30 min il y avait déjà 2 ou 3-0 »

S’il y avait de nombreuses larges victoires ce n’était pas de tout repos pour le portier au contraire : « Parfois on dormait un petit peu. L’adversaire pouvait avoir une occasion et s’il ne marquait pas, je savais qu’ensuite ça allait se débloquer pour nous. C’est ça la puissance. C’était énorme. Tu sentais qu’il ne pouvait rien arriver. Je savais qu’il y avait juste 2 ou 3 occasions contre nous à bien gérer. C’est le plus dur quand tu es gardien. Tu n’as rien a faire pendant 1h et là d’un coup le mec arrive en face à face ou décroche une frappe dans la lucarne. Cela demande beaucoup de concentration. Quand tu sortais de ce genre de match nerveusement tu ressentais beaucoup de fatigue. »

Fidélité au club

Avec presque 300 apparitions sous le maillot à la Diagonale le vice-champion du monde a tenu à rendre hommage au personnel du club : « Tout à était fantastique. Il n’y a rien a dire. Oui le contrat est expiré mais je suis content de ce que j’ai fait au club. Je repars la tête haute. Dans le foot, j’ai beaucoup d’amis, mais là où je suis le plus content c’est lorsque tu reçois des messages des employés du club. Cela compte. Je sentais qu’ils voulaient que je reste encore au club. Ces personnes comptent beaucoup pour nous, parce qu’ils nous accompagnent au quotidien. Je les remercie, ils m’ont tous aidé et soutenu. »

Le joueur n’a d’ailleurs pas hésité à monter au créneau pour défendre son ancien entraîneur des gardiens Amitrano : « J’ai prolongé en 2015 et deux mois après le club voulait dégager Dédé. J’ai alors appelé Vadim et je lui ai demandé pourquoi il me prolongeait si c’était pour après virer l’entraîneur des gardiens avec lequel je travaillais bien. On faisait du bon boulot. Il y avait une ambiance familiale. On a terminé plusieurs fois sur le podium et j’ai eu des opportunités pour partir. Mais c’était hors de question. J’ai dit à Vadim de faire attention sur ce point. Qu’il n’y avait pas de raison de changer. Sur ce coup Vadim m’a écouté, après moins. »

Projet monégasque

Alors qu’il a connu les débuts du projet « Trading » Subasic a tenu à faire passer un message aux dirigeants : « C’est devenu un problème. Tous les 6 mois ça bouge, les directeurs sportifs, les joueurs. Il y a des gens qui sont arrivés qui ne savent même pas depuis combien de temps je porte le maillot de l’ASM. C’est comme ça. On a été au top, on a fait gagner beaucoup au club sur les transferts et le sportif. Certains ont tendance à l’oublier. »

Source : Nice Matin / Crédit photo : Icon Sport, Pascal Della Zuana