Rothen : « Monaco ? Mon meilleur souvenir »

Rothen : « Monaco ? Mon meilleur souvenir »

6 mai 2020 14 Par Ophély M

Confiné en région parisienne, Jérôme Rothen a répondu aux questions de Monaco Matin. Après une longue interview sur sa nouvelle vie de consultant, le milieu de terrain a évoqué son passé de footballeur. Et alors que les nouveaux dirigeants veulent gagner la Ligue des Champions, lui a déjà été en finale. 

Avec plus de 500 matches professionnel et 7 clubs différents, Jérôme Rothen se dit satisfait de sa carrière : « J’ai été au-delà de mes espérances. J’ai commencé en Ligue 2, j’ai joué finale de la Coupe d’Europe avec Monaco, j’ai signé au PSG le club de mes rêves, j’ai été international. Si j’avais un seul regret, c’est de ne pas savoir ce que ça aurait donné à Chelsea, Barcelone ou la Juve, où j’aurais pu signer.» Même s’il reconnaît que tout n’était pas idyllique : «Tout n’a pas été parfait. J’ai passé quand même des grands moments à Monaco, Bastia aussi ou j’ai vécu une expérience extraordinaire. Ce club je l’ai dans la peau ! Le regret, c’est d’avoir encore fait le choix du cœur en terminant à Caen (…) Je mérite mieux, j’ai 35 balais et 18 ans de carrière. »

Avec seulement 13 apparitions sous le maillot bleu, l’ancien monégasque aurait pu avoir une carrière plus importante en Equipe de France : « Quand je suis arrivé en Equipe de France, il y avait encore tous les champions du Monde et d’Europe. En 2003, c’était une grosse armada. Pas facile d’intégrer le groupe. Que je sois juste remplaçant en bleu au début c’est logique. A mon poste, il y avait Zinedine Zidane. Mais ensuite, je ne pouvais pas accepter de moins jouer. J’étais à la base de la reconstruction de l’équipe en 2004. Un des plus expérimentés. J’aurais mérité un peu plus de crédit car j’ai fait mes matchs. Domenech ne me prend pas à la Coupe du Monde 2006. On s’était chopé quelques années avant avec Zidane, il y avait quelque chose de cassé. Et quand il est revenu, j’ai senti vraiment que je gênais. Après ça Zidane arrête, je reviens, je fais une bonne campagne de qualif et à l’Euro 2008, Domenech me refais la même ! Le sentiment que j’ai c’est qu’à moi on ne m’a laissé aucun passe-droit. Si je n’étais pas bon, j’étais puni.

Parisien d’origine, Rothen a eu la chance de jouer dans son club de cœur même si ce n’était pas le PSG d’aujourd’hui : « Il y a des hauts et des bas. Avec des saisons ou j’étais moins bien, il faut le reconnaître. Mais sur l’ensemble c’est très satisfaisant. Ce n’était quand même pas le grand PSG d’aujourd’hui. Quand je signe on n’était pas plus de 3 ou 4 internationaux. Ils avaient mis pas mal d’oseille sur moi (11 M d’euros) et sur Yepes, mais c’était plutôt des bons joueurs de Ligue 1 autour, donc c’était dur d’aller très haut. Quand je signe jamais de la vie je pense jouer le maintien et pourtant ça a été le cas. »

Arrivé en 2002 en Principauté en provenance de Troyes, le gaucher a disputé plus de 100 matchs sous le maillot à la diagonale, pour lui son passage sur le Rocher reste un très bon moment : « C’est mon meilleur souvenir. Malgré la défaite au bout. Il y avait aussi la qualif à Chelsea et la double confrontation face au Real de Zidane. On était un vrai groupe qui vivait bien ensemble, avec  une vraie complicité, un super coach, Deschamps. Sur le terrain et en dehors, on était une bande de copains. On faisait de belles soirées la bas. Pas de drogues mais des gonzesses oui, à l’époque au Point Rouge. On avait un circuit gagnant-gagnant. On commençait par manger au Sass et après on finissait au Point Rouge, qui n’existe plus aujourd’hui et qui était au Larvotto. »

Avec 45 buts tout au long de sa carrière, le joueur formé à Caen reconnaît être plus un passeur et être au service du collectif : « C’est vrai j’ai marqué peu de buts. Si je regarde mes stats ça fait quasiment un but tous les 10 matchs, c’est insuffisant. On me la toujours dit. Concernant les passes décisives on avait calculé avec un statisticien, j’ai fait 269 passes  décisives durant ma carrière. Mon entraîneur à Clairefontaine déjà m’avait dit « toi si tu fais une belle carrière ce sera à travers la passe et ton pied va te sauver. C’est vrai qu’avec le pied que j’avais, j’aurais dû marquer encore plus de coup de pied arrêté. J’ai beaucoup travaillé mon point fort, j’ai travaillé mes contrôles, mes trajectoires de balle. Car je savais que je ne  pouvais pas prendre le ballon et aller dribbler trois mecs. Ce n’était pas mon jeu. Mais j’ai encore le record en L1 sur une saison avec Monaco, c’est 18 passes. Je finis aussi meilleur passeur en Ligue des Champions avec Deco l’année de la finale. »

Source : Monaco Matin / Crédit photo : Icon Sport, Eric Renard