ASM-PFC : les tops, les flops

Dans un festival offensif survitaminé particulièrement convaincant les asémistes nous ramenaient trois points majestueux de la Beaujoire mercredi et une seconde place pleine de promesse. Cruel retour à la plus plate réalité de la L1 trois jours plus tard ; l’ASM se fait pieger et chute à domicile face au PFC (0-1, Simon 53′). Contraste saisissant mais à la cause connue. Un milieu renforcé en face, une médiane basse et un rythme que l’on hache en permanence. Cette potion indigeste « made in Ligue 1 » que Pocognoli va devoir apprendre à digérer puisqu’elle lui sera servie encore et encore.  Le premier acte fut bon, la dynamique de jeu direct bien appréhendée par les titulaires aurait pu nous mettre devant à la pause. Le second fut immonde, un turn-over massif qui livre un constat amer sur nos recrues estivales et l’incapacité patente de certains « cadres » à prendre le jeu à leur compte. Le résultat en est une triste défaite, particulièrement agaçante et de pâles copies qu’il nous faut relever !

Les Tops

M.Coulibaly

Un choix de fortune au premier abord, un palliatif à une infirmerie à guichet fermé lui même revenant d’une longue absence, mais quel talent ! Eblouissant face à Nantes, notre jeune milieu, clairement placé en 8 est le seul monégasque du soir à avoir nettement convaincu. Les prises sont de plus en plus claires, assurées, la tête est levée, le corps droit, M.Coulibaly distribue, oriente et se montre de plus en plus sûr de ses forces. Petit délice en fin de premier acte, ce petit pont en contre pied plein axe qui fracasse la ligne et lui permet une fixation pour trouver parfaitement Akliouche ensuite… une indication de tout ce que ce joueur peut être capable de faire à l’avenir. Prospect de très haut niveau !

T.Kehrer

Il a endossé le rôle qui est le sien hier, celui d’un capitaine, passablement furieux de l’attitude de certains en deuxième période et à raison. Dans cette infecte bouillie du second acte, il fut le seul à vouloir organiser le jeu allant systématiquement s’approcher du porteur excentré pour offrir une solution dans la construction et le changement d’aile. Il confirme son rôle et son implication, il sera celui sur qui l’on peut compter, que cela plaise ou non.

Les Flops

A.Fati

Certes une petite demi-heure de jeu n’est généralement pas suffisante pour en conclure par une note ou un flop, certes l’espagnol, et cela fut écrit, joue dans un registre qui n’est pas naturellement le sien. Mais quelle honte hier soir ! Pas uniquement dans le jeu où Fati n’a strictement rien produit mais essentiellement dans une attitude délétère qui a nui au groupe tout entier. Refus d’aller presser le porteur, bras ballants à peine entré, des propositions de placement qui n’excédaient pas les 5 mètres de course et des fautes dans le dos des adversaires pour clairement se refuser à récupérer valablement le ballon alors qu’il était, lui, clairement frais… Le florilège d’une tête radicalement à l’envers, néfaste aux ambitions d’un bloc, qui se voit encore en crack alors qu’il n’est plus personne et doit encore tout démontrer. Pocognoli ne le voudra ni en pointe ni en ailier, qu’il s’y fasse et change radicalement d’attitude

M.Biereth

Lui en fait des efforts c’est certain mais que le changement de dispositif lui est pénible ! Poco nous fait jouer beaucoup plus bas, ceci induisant une volonté de transitions rapides et de prise nette d’espace. Mais trouvé à 25/30 mètres de la cage adverse, même avec de grandes zones libres devant lui, le danois est dans le mal. Un seul pied, le droit, une technique de conduite faible et une vitesse archi-limitée mettent notre ex-finisseur dans l’embarras total. Son seul jardin est la surface et lorsqu’il s’en éloigne, il se mue en ombre, un figurant qui risque fort de ne plus jouer beaucoup à l’avenir. 

S.Idumbo

Choix curieux du coach que de sortir Ouattara pour notre jeune recrue estivale au poste de piston. Choix que l’on pourra toutefois mettre au crédit de la fatigue de notre arrière, qui enchaîne sans discontinuer à un poste énergivore. Prestation épouvantable de notre joueur belge, ailier de formation (il faut aussi le rappeler) et clair fautif sur le seul but de la rencontre pour avoir réussi l’exploit, unique au monde, de se manger un grand pont par Maxime Lopez ! Une bévue majeure pour avoir coûté, dans une rencontre ultra-fermée, le seul but de la rencontre. Le reste de sa prestation n’est marquée que de sa seule transparence. Cruel !

T.Scuro

Il est aussi temps de s’interroger sur le mercato d’un homme que l’on avait pourtant connu habile et éclairé l’an dernier. Notre directeur sportif était-il contraint à la dépense zéro et au recrutement de joueurs libres aux noms ronflant ou s’est-il astreint sciemment à cette discipline de ne plus « scouter » pour préférer l’acquisition d’une somme d’expérience à bas coût ? L’on ne peut désormais plus que douter de sa stratégie quoi qu’en fut la cause. Pogba, derrière l’apparat et les stories, est face à la réalité d’un homme distant des terrains depuis plus de trois ans. Dier, sans avoir commencé à convaincre, est sur le flanc. Fati, ex -fils de Lionel Messi, a oublié qu’on l’avait oublié et qu’il lui fallait, avant tout, se relancer. Et notre seule recrue onéreuse, pour la bagatelle de 10 millions toutefois, est un jeune prospect de 20 ans dont on a encore rien vu de bon. Si, commercialement, le brésilien a réalisé de magnifiques opérations lucratives dans le sens des départs, il se peut que le vent commence à souffler dans les voiles et que celui du boulet n’apparaisse plus très loin !   

Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport