Un petit air de Philippe Clement

Il y a des résultats nuls qui s’apparentent à des défaites. Celui contre Le Havre en fait clairement partie. L’AS Monaco a certes eu le mérite d’égaliser et de sauver un point. Mais cela reste deux points perdus. Pire, l’apathie et la nonchalance dégagées par l’équipe n’incitent guère à l’optimisme pour les trois dernières rencontres.

Havre AC – AS Monaco : 1-1

Havre AC : Hassan 21’ / AS Monaco : Biereth 60’

Les victoires contre Nice et Marseille avaient laissé espérer une fin de saison heureuse. A défaut de réaliser une année du centenaire inoubliable, les supporters pensaient que l’AS Monaco pourrait sauver l’essentiel et leur offrir une place en Ligue des Champions. La déception contre Strasbourg et la contre-performance contre le HAC ont vite douché leurs espoirs. Rien n’est perdu, mais une place sur le podium est loin d’être gagnée.

Les résultats sportifs ne sont pas bons et le contenu des matchs est insipide. Comment les joueurs peuvent-ils viser le podium et proposer de telles prestations ? Le problème vient-il des joueurs ? De l’entraîneur ? Adi Hütter ne parvient pas à trouver la recette pour faire fonctionner cette équipe. Il ne change jamais de système et paraît sans solution. Et, lorsqu’il ose une timide évolution, son choix n’est pas récompensé. Samedi dernier, il a bien remplacé Takumi Minamino par Eliesse Ben Seghir. Ce changement était réclamé par les supporters. Avouons que la prestation du jeune joueur marocain a été cataclysmique et le retour du Japonais justifié. Le rocher monégasque vacille et les supporters voient poindre une fin de saison à la Philippe Clement.

Que va-t-il se passer cette semaine en principauté ? Dans un club normal, la direction aurait réagi et rappelé les joueurs à leurs responsabilités. Dans un club hystérique, le président aurait multiplié les déclarations fracassantes dans les médias, les supporters furieux déboulé au centre d’entrainement et le coach décrété une mise au vert de trois semaines. L’agitation permanente autour de l’OM peut faire sourire. L’équipe marseillaise n’offre pas plus de garanties que l’AS Monaco, mais Roberto de Zerbi cherche des solutions et essaie de tirer le meilleur de ses joueurs. Quarante-huit heures après le match au Havre, que s’est-il passé à Monaco ? Rien. C’est l’inconvénient de notre club, dans la réussite ou l’échec, les manifestations d’émotions sont toujours feutrées.

En consultant le planning d’entraînement de la semaine (un décrassage et trois séances dont la dernière n’est pas obligatoire), les supporters ne peuvent s’empêcher de penser qu’il n’est pas à la hauteur de l’urgence de la situation. Il y a deux ans, Philippe Clement avait assisté, impuissant, à la chute de l’équipe sans réagir. En ne récoltant que quatre points sur les sept derniers matchs, l’AS Monaco était tombée de la troisième à la sixième place en quelques semaines. La déclaration timide d’Adi Hütter à l’issue du match (« Nous n’étions pas au niveau mentalement aujourd’hui ») ne rassure pas et laisse craindre le pire : les joueurs seront peut-être privés de dessert à la cantine, guère plus. Les supporters pressentent une catastrophe. Ne renouvelons pas l’erreur de Philippe Clement. Tous les acteurs du club doivent désormais réagir fortement et rapidement. L’heure n’est plus à la demi-mesure ; elle est à la mobilisation générale.

Le prochain match apparaît comme un véritable quitte ou double. Une vigoureuse réaction des joueurs monégasques et une victoire laisseraient la porte ouverte à un podium. Tout autre résultat précipiterait le club dans l’abîme. Quant à nous, il nous reste simplement à croiser les doigts et espérer que notre club trouvera les ressources et l’orgueil pour sauver cette saison.

Photo by Pascal Della Zuana/Icon Sport