Souvenirs de parcage 2023/24

Souvenirs de parcage 2023/24

20 mai 2024 3 Par David L

L’AS Monaco, dans une composition rajeunie, a battu une faible équipe nantaise lors de la 34ème et dernière journée de la saison 2023/24. Le résultat est anecdotique, mais les supporters ont apprécié la manière et la très belle ambiance dans le stade. Les Rouge et Blanc terminent à une raisonnable deuxième place et joueront la Ligue des Champions l’année prochaine. Avant de rêver à de futurs exploits, place aux souvenirs d’une saison à rebondissements.

 

AS Monaco – FC Nantes : 4-0

AS Monaco : Ben Yedder 6’, Kehrer 11’, Camara 24’, Ben Seghir 61’

 

De notre côté, nous soutenons les Rouge et Blanc essentiellement à la télévision, mais les déplacements au stade soulèvent toujours un enthousiasme particulier. Florilège de nos déplacements de la saison 2023/24 avec des rencontres, des joies, des déceptions… et une grosse colère.

Fin août, nous avons découvert le stade de la Beaujoire à Nantes. Après un début de saison parfait, nous nous attendions à une nouvelle victoire. La soirée ne s’est pas passée comme prévue. A l’image de l’équipe qui a alterné insigne naïveté et force de caractère, le parcage monégasque a vécu l’ascenseur émotionnel pendant 90 minutes haletantes. L’égalisation de Myron Boadu à la fin du match a tout renversé : la main sur l’écusson, il a célébré son but face à des supporters monégasques euphoriques. L’espace d’un instant, nous avons tout oublié : ses débuts hésitants, une deuxième saison tout aussi hésitante et un potentiel incertain. Myron, le héros d’un soir !

Quelques semaines plus tard, à Reims, malgré un début de match dominé par les locaux, les Monégasques ont remporté le match de fort belle manière, 3 à 1. Le parcage est parfois relégué en fond de stade. Le stade Auguste Delaune offre au contraire un emplacement visiteur proche du terrain et une très bonne visibilité. Nous y reviendrons ! Le moment le plus surprenant a été le décrassage de Myron Boadu (encore lui !) à l’issue du match. Dans un stade désert, à l’exception de la partie dévolue aux supporters monégasques, il a enchainé les longueurs de terrain sous les encouragements et les applaudissements. Il a apprécié ce support inattendu et en a joué. Beau moment de partage !

Est venu ensuite le moment redouté de l’année : la rencontre au Parc des Princes. Nous avons toujours plaisir à nous rendre dans ce beau stade, même si l’ambiance tend à baisser : l’atmosphère y est de plus en plus aseptisée. Les animations y sont certes spectaculaires, mais elles manquent singulièrement de spontanéité et de ferveur. Nous regrettons les ambiances de notre enfance nappées d’un folklore populaire et joyeux. Comme à chacune de nos visites, le club a eu droit à sa déculottée, 5 à 2. Mais, contrairement à nos matchs précédents, nous avons apprécié l’attitude de l’équipe et sa volonté d’essayer d’imposer son jeu. Le résultat, un brin sévère, aurait peut-être pu être inversé avec plus de réussite. Mais nous y avons vu les prémices d’une éclaircie. La longue attente à la sortie du stade a été agrémentée du traditionnel appel au mystérieux « Michel », l’inconnu désormais le plus connu des supporters monégasques.

Pour notre venue au stade Louis II, les vacances scolaires ont décidé que nous assisterons au match face à Toulouse. Pas complétement emballés par l’affiche, nous nous sommes convaincus que cela nous permettrait de conserver notre invincibilité à Monaco. Tout le monde connaît le résultat. Je ne rentrerai donc pas dans les détails. Un mot tout de même : ce genre de match est encore plus difficile à vivre au stade qu’à la télévision. Une purge innommable difficilement supportable. Nous avons au moins eu la chance de voir les joueurs de très près en Pesage. Penauds après leur piètre prestation, les joueurs, Guillermo Maripan en tête, se sont approchés des Ultras pour écouter sagement leurs remontrances et promettre qu’ils feraient plus d’efforts à l’avenir. A part cela, nous avons passé un agréable séjour sur le Rocher.

Les joueurs ont tenu leur promesse une semaine plus tard à Lens. C’est toujours un plaisir de nous rendre au Stade Bollaert idéalement placé au cœur de la ville : l’ambiance y est passionnée, les Corons chantés avec cœur et les supporteurs sympathiques. Rien ne vaut la magie d’un match en nocturne : qui a eu l’idée saugrenue de programmer une telle affiche le dimanche à 13.00 ? Le parcage a sublimé le but victorieux de Minamino : voir Takumi entrer dans la surface de réparation lensoise, le voir tirer, voir la balle s’élever… et ne pas voir où va se loger le ballon… voir une partie des supporters monégasques exulter, voir les joueurs se congratuler, en déduire que Monaco a marqué le but libérateur et crier à notre tour ! La mise à jour du score nous a confirmé que notre joie n’était pas vaine. C’est le genre de déplacements qui justifie de subir dix matchs moroses.

Ces moments sont aussi magnifiés par des parcages remplis. C’est la spécificité de notre club : à Monaco, des sièges jaunes parsemés de quelques spectateurs ; à l’extérieur, des parcages pleins partout en France. Le stade Louis II est rarement un volcan, nos tribunes sont souvent les plus bruyantes en déplacement. Il nous revient de perpétuer cette belle tradition. Si cela ne devait pas perdurer, le club y perdrait une part de sa spécificité. Pour clôturer cette saison, j’aimerais saluer l’engagement des Ultras monégasques. Nous avons souvent croisé les mêmes visages lors de nos différents déplacements. J’image l’abnégation nécessaire pour préparer les tifos et banderoles en semaine, organiser des déplacements incessants et animer la tribune pendant les matchs. Ils incarnent ainsi cet esprit de fidélité et contribuent pleinement à l’émotion que procure ce club à travers le pays. Qu’ils en soient loués. Longue vie à l’AS Monaco et à ses supporters !

Photo : Johnny Fidelin – FEP – Icon Sport