Chronique d’une déroute annoncée

Après cinq journées de championnat de France, le bilan comptable était bon mais le jeu développé nettement moins. Samedi après-midi, nous pensions que la meilleure attaque du championnat prendrait la mesure de la plus mauvaise défense. Il n’en a rien été. L’AS Monaco était sur un fil ; il a cassé à Lorient.

FC Lorient – AS Monaco : 3-1

FC Lorient : Bamba 40’, Pagis 76’, 82’ / AS Monaco : Fati 90’+3

Il n’est guère facile de s’enthousiasmer pour une équipe sans jeu, ni envie. Les victoires permettent néanmoins de ronger son frein. Sans être pleinement satisfaits, les supporters espèrent que les automatismes se créeront peu à peu et qu’un esprit de corps soudera prochainement les joueurs. Mais regarder une purge assortie d’un naufrage tape sérieusement sur les nerfs. L’arbitrage a été catastrophique : les deux cartons jaunes extravagants adressés à Thilo Kehrer a contraint notre équipe, qui n’avait vraiment pas besoin de ce coup du sort, à jouer à dix. Le pénalty sifflé en fin de match a confirmé que Ruddy Buquet ne comprenait rien au football. Mais cela ne serait être une excuse à l’humiliation subie par les Rouge et Blanc. A la 52^ème minute, l’équipe n’affichait aucun dribble réussi. A la 87^ème, elle n’avait pas encore cadré un seul tir et affichait un famélique 0,06 xG. Comme déjà trop souvent cette saison, les joueurs n’ont affiché aucun talent (ce qui est excusable), mais surtout aucune envie ni révolte (ce qui l’est beaucoup moins). Krépin Diatta a eu l’honnêteté de reconnaître que l’équipe n’affichait pas un bon état d’esprit.

Et maintenant ? Mercredi prochain, au stade Louis II, se profile le choc contre Manchester City. Une victoire de l’AS Monaco, voire un match nul, paraissent illusoires. Seuls quelques parieurs audacieux s’y risqueraient. L’équipe de la principauté en a pris quatre contre Bruges, deux contre Metz, trois contre Lorient. Combien en prendra-t-elle contre Manchester City : cinq, six, sept ? Les paris sont ouverts. Plusieurs fois proche de la sortie, Addi Hütter a toujours su trouver un tour de passe-passe pour ne pas concéder la défaite de trop et conserver son poste. Cette fois, le défi est de taille et semble insurmontable. S’il y parvient, « c’est Gérard Majax ! » pourra s’exclamer Emmanuel Macron. Abattus et découragés, certains supporters en viennent même à souhaiter une nouvelle déroute afin de mettre un terme à l’ère Hütter. La tentation du pire est rarement la bonne option. Mais, avouons-le, elle est aujourd’hui très tentante.

La perspective d’assister à une nouvelle déculottée européenne de notre club n’est guère réjouissante. Il nous reste à prier Sainte Dévote, sainte patronne de Monaco, voire Sainte Rita, patronne des causes désespérées afin d’éviter le pire. En attendant, vive le football, vive Pape Cabral (auteur du premier tir cadré monégasque du match à la 88^ème minute) et surtout vive l’AS Monaco !

Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport