ASM-FCM : les tops, les flops

Il y avait, hier après-midi, des allures de crise profonde, des airs de lâchage, de licenciement aussi, alors que le FC Metz menait au Louis II dans le plus grand des calmes après l’ouverture du score d’Habib Diallo (13′). Une petite partie de nous même a pensé qu’il en était mieux ainsi, qu’une défaite contre la lanterne rouge à domicile aurait pour vertu de faire tourner la page. Il en fut autrement. Les monégasques s’imposent 5-2 au terme d’une rencontre absente de toute maîtrise, face à un adversaire à la faiblesse abyssale et pourtant soucieux de jouer au ballon (ce qui lui aura coûté si cher). La L1 a, cet été, perdu son homogénéité ; des clubs comme Angers, le Havre, Lorient et notre adversaire dominical Metz, affichent un niveau nettement inférieur à des clubs comme Reims, Troyes ou Saint Etienne qui pourtant jouent un échelon plus bas. Nos lanternes rouge risquent de systématiquement concéder une défaite contre qui à des prétentions européennes en L1, ce qui mécaniquement nivellera le pointage en fin de saison. L’ASM, rappelée à sa réalité jeudi face à Bruges, s’en sort encore en championnat, triomphe de pales grenats, remettant au lendemain la grande tarte dans la gueule qui lui pend au nez. Copies relevées !

Les Tops

A.Fati

Le talent n’a pas attendu pour frapper vite et bien ! Entré à la pause alors que les acteurs se neutralisaient (1-1), notre autre recrue phare de l’été, positionné derrière la pointe dans un schéma qui évoluait enfin (4-2-3-1), se muait immédiatement en finisseur pur au terme d’une combinaison heureuse mais concluante (46′, 2-1). Actif, globalement précis, sa technique est immédiatement palpable, le joueur est juste dans la gestion de son rythme. Alors que l’ASM concédait un pénalty grotesques (2-2, 67′), les asémistes reproduisaient le schéma vainqueur à Auxerre une semaine plus tôt : le latéral droit (ici Diatta) se nichait à l’intérieur du jeu pour délivrer un centre précis dans le dos des defenseurs, l’ex barcelonnais piquait merveilleusement sa tête pour conclure en renard et clairement nous offrir les trois points (3-2, 83′). Espérons que sa titularisation ne fasse pas l’objet de quelconque débat la semaine prochaine !

K.Diatta

Indésirable et presque oublié tant ses lignes de stats étaient faméliques l’an dernier, le sénégalais a profité d’une énième blessure dans l’effectif pour se glisser en arrière latéral droit dès la 33′. Match impeccable de Diatta au double registre, défensivement solide sur sa ligne et dans son dos et offensivement pertinent, paraissant à l’aise au débordement et finalement décisif pour avoir délivré une petite sucrerie du droit sur la tête d’Ansu Fati (3-2, 83′). Une prestation qu’il convient toutefois de tempérer tant l’adversité sur son aile gauche était faible.

J.Teze

Une mention spéciale pour avoir convaincu notre coach Hütter , par nécessité et non par choix, de le replacer au coeur du jeu à la 33′. Il n’est certes pas milieu de formation mais lui, au moins, a affiché le niveau d’un footballeur professionnel à ce poste, alors que notre entraîneur s’enlisait à nouveau dans des options minables. Il a clairement assuré au registre ne concédant pas un repli inutile à la sortie de balle, orientant le jeu simplement dans la bonne direction et intervenant à propos dans les pieds adverses, ceci sans se mettre en risque d’un deuxième jaune. Il s’est imposé, à priori, comme unique solution possible pour pallier à l’absence de Zakaria, à voir evidemment lorsque l’intensité montera d’un cran.

Les Flops

A.Hütter

Quand allons nous cesser de devoir subir les lubies d’un entraîneur qui semble désormais avoir activé le mode « roue libre » à tous ses arbitrages ; tant dans l’animation que dans le choix des hommes. Le verre n’est pas à voir au dixième plein mais bien à 90% vide ! Ces changements dès la 33′, puis à la pause, ne sont pas des décisions payantes mais une réponse à une situation qu’il subit (blessure de Bamba) et surtout à des choix de base littéralement catastrophiques.

Dans le seul secteur de jeu, soit l’attaque de pointe, qui n’est pas minée par les blessures, c’est désormais Paris Brunner, quatrième joueur de rang, qui se retrouve titulaire au détriment de Balogun ou d’Ilenikhena globalement performants sur le début de saison. Caio Henrique et Vanderson retrouvent le rang des exclus, après Auxerre qui pourtant en disait long, Ouattara est renouvelé à gauche. Il insiste aussi sur Bamba, une persévérance coupable puisqu’elle peut littéralement démolir la fragile confiance qu’un tout jeune joueur a en lui même, ce à en constater le niveau de performance de notre milieu encore hier. Evidemment « The Hütt » change tous ses plans à la mi-temps et gagne, mais, sans une aussi faible adversité, de tels choix lui couteront trop cher pour qu’il puisse remonter au score, on l’a d’ailleurs bien constaté jeudi dernier….

Al.Bamba

Il n’a pas été bon à Auxerre, contrairement à ce qu’on a pu lire, totalement dépassé jeudi et blessé hier après trente minutes de souffrance. Les supporters assidus ont pu suivre avec plaisir la fulgurante ascension du jeune blaisois, vainqueur de la Gambardella 2023,  promu en élite depuis les U19 en cours de saison dernière et passé pro cet été. Un magnifique profil à la T.Bakayoko ; grandes cannes qui ratissent, tête toujours levée et capable de percussion. Le talent est évident mais il n’est pas tout. L’insertion d’un tout jeune passe par des étapes clés que son club grille totalement. Pogba n’est pas prêt, Al Musrati n’a pas été converti, Magassa nous a quitté et le voici lancé pleinement avec pour fonction de remplacer le joueur clé et capitaine, dont l’absence se mesure aujourd’hui à deux mois. Une pression totale, largement trop forte pour un joueur dont la formation n’est pas terminée et qui, logiquement, déjoue. Il sort blessé à la 33′, Teze semble avoir pris sa place en attendant Pogba, le niveau qu’il a affiché jusqu’alors n’est pas celui d’une N1, voilà le meilleur fléchage pour casser la post-formation d’un gamin de 19 ans ! 

K.Ouattara

Hütter va-t-il recommencer à s’entêter à ne pas faire jouer C.Henrique ? On a bien compris sa marotte ; celle de vouloir que ses ailes défensives percutent, ce que le brésilien ne sait objectivement pas faire. Notre coach est-il donc prêt à nous faire subir pareille prestation au seul maigre plaisir d’un ou deux débordements (extrêmement chanceux qui plus est) ? Kassoum Ouattara ne progresse toujours pas, sa couverture défensive est catastrophique. N’importe quel adversaire le verra et jouera sans pitié sur cette faiblesse patente, les auxerrois, largement plus forts que les messins, en ont allègrement profité. Stop ou encore ?   

Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport