Première ou trente-cinquième journée ?

Le stade Louis II a fait plaisir à voir. Au mois d’août, les touristes sur la Côte d’Azur aiment y faire un détour. Samedi soir, plus de dix mille spectateurs ont assisté au match contre Le Havre AC. A défaut d’assister à une rencontre exaltante, ils ont vu des buts. Ce n’est pas si mal. Nos Rouge et Blanc ont en effet facilement battu une très faible équipe normande.

AS Monaco – Le Havre AC : 3-1

AS Monaco : Lloris (csc) 32’, Dier 61’, Akliouche 74’ / Le Havre AC : Ndiaye 67’

Quelques mois après la fin du championnat 2024/25, les spectateurs distraits ont pu croire qu’il ne s’était rien passé sur le Rocher. Le jeu pratiqué n’a pas changé. Face à un bloc bas, nos joueurs se sont évertués à utiliser la même recette éculée. Elle a déjà prouvé à maintes reprises son inefficacité ? Qu’importe ! L’équipe continue d’aligner les phases de possession scolaires et stériles gâchées par des maladresses techniques. Elle a également conservé cette fébrilité défensive qui fait craindre le pire à chaque (timide) offensive adverse. Malgré quelques recrues sur le terrain, Adi Hütter n’a pas mis à profit la pause estivale pour préparer de nouveaux schémas tactiques. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les supporters monégasques ont donc eu l’impression de regarder la suite de la saison dernière, le trente-cinquième épisode d’une série qui avait pourtant peiné à les passionner.

Notre équipe fait preuve d’un état d’esprit et d’une implication irréprochables. C’est suffisant pour que nous continuions à la soutenir sans faille. Malheureusement, elle n’a pas de souffle : il lui manque un esprit de conquête et une rage de vaincre indomptables. Maghnes Akliouche réussit parfois d’admirables gestes techniques et Alexander Golovin quelques passes bien senties. Mais c’est vraiment peu pour que nous nous enflammions.

Comptablement, cette victoire permet à notre équipe de bien démarrer ce nouveau championnat. Mais les supporters monégasques doivent se rendre l’évidence : ils vivront le même championnat que l’année dernière. Des victoires étriquées, des points bêtement perdus et quelques soubresauts épatants, malheureusement sans lendemain. Compte tenu de la faiblesse de notre Ligue 1 préférée, ce sera vraisemblablement suffisant pour finir sur le podium.

Reste quelques motifs d’espoir. Denis Zakaria est un sacré joueur : il est la pierre angulaire de ce fragile édifice. Thilo Kherer et Breel Embolo n’ont pas joué et nous ont épargné quelques jurons. Eric Dier a paru solide et Lukas Hradecký pas plus mauvais que Philip Köhn, mais cela reste à confirmer. Aucun des deux n’a su compenser l’erreur de Vanderson et la défense a, une nouvelle fois, subi le fameux théorème monégasque : « un tir = un but ».

Surtout, l’AS Monaco a recruté deux joueurs qui pourraient tout changer. Deux paris. Si l’un des deux s’avérait gagnant, nous pourrions trouver matière à enthousiasme et, par bonheur, si les deux l’étaient, nous pourrions même vivre une saison incroyable. Paul Pogba et Ansu Fati, remettez-vous vite sur pied. Nous vous attendons avec impatience !

Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport