Gelson Martins, satisfait ?

Gelson Martins, satisfait ?

16 janvier 2021 21 Par Anthony C

Cela fait maintenant deux ans que Gelson Martins est arrivé au club. Après des premiers matchs d’un niveau international, le Portugais est rentré dans le rang et peut livrer des prestations de haute volée puis passer complètement à côté la rencontre d’après. Avec 58 parties au compteur, que penser des performances de Martins ?

Des débuts tambour battants

Le 27 janvier 2019, à la demande de Leonardo Jardim, tout juste de retour au club, Gelson Martins est prêté par l’Atlético Madrid à l’AS Monaco. Le virevoltant ailier portugais fait alors des débuts tonitruants grâce à sa vitesse notamment, mettant ainsi à mal les défenses adverses. Ses statistiques sont impressionnantes avec trois buts et trois passes décisives en cinq matchs. Ses performances permettent au club de la Principauté d’enchaîner de bons résultats (trois victoires et un nul) et de se donner de l’air dans la course au maintien.

Mais peu à peu, à l’image de l’équipe, son niveau baisse et ses accélérations ne créent presque plus aucun décalage. Il finit cette demi-saison avec quatre buts et quatre passes décisives. Des statistiques encourageantes. Cette baisse de niveau ne fait toutefois pas peur au board monégasque qui décide de mettre le paquet sur lui en déboursant la modique somme de 30 millions d’euros pour un contrat de cinq ans.

Le début de la saison 2019-2020 n’est guère plus rassurant avec toujours ce souci de prendre à défaut l’adversaire et un problème à la finition. Il finira la saison avec seulement 39% de tirs cadrés. On peut notamment se souvenir d’un 1 contre 1 raté face à Paul Bernardoni lors du troisième match de la saison contre Nîmes à 2-0. Un raté avec des conséquences puisque la rencontre se terminera finalement à 2 partout. Il est finalement repositionné comme piston droit quelques parties plus tard dans le 3-5-2 de Leonardo Jardim.

Un nouveau poste qui ne le met pas nécessairement en valeur puisque cela fait ressortir quelques lacunes défensives. Ce qui est normal, n’ayant jamais joué à ce poste auparavant. Toutefois, on ne peut pas lui reprocher sa débauche d’énergie, enchaînant les aller-retours, lui coûtant sans doute ce manque de lucidité lors du dernier geste.

Une suspension de six mois

Avec le licenciement du coach portugais et l’intronisation de Robert Moreno fin décembre, Martins est de nouveau placé à son poste de prédilection sur le côté droit de l’attaque. Et pour le premier match de championnat de l’entraîneur espagnol face au PSG (score final : 3-3), l’international portugais fait un match plein offensivement avec un but, tout en étant à l’origine du troisième.

On pouvait alors penser retrouver le Gelson Martins de ses débuts mais malheureusement, ce ne fut qu’un feu de paille. Pire, le 1er février à Nîmes, il dégoupille en poussant l’arbitre à deux reprises suite à l’expulsion de Tiémoué Bakayoko, lui valant alors une suspension de six mois. Par “chance”, la crise sanitaire interrompt la saison en mars et il ne rate que six matchs.

De retour pour le début de saison 2020-2021, ses débuts sont encore peu convaincants, la faute certainement à un manque de rythme, n’ayant pas participé aux matchs amicaux de présaison. Cela lui vaut même de débuter sur le banc à Rennes et contre Strasbourg lors de la quatrième et cinquième journée. Une remise en question puis un nouveau positionnement, à gauche de l’attaque, lui permettant de rentrer à l’intérieur sur son pied fort.

Cela a d’abord un impact positif, puisque même s’il fait régulièrement des mauvais choix, il parvient à être décisif : contre Montpellier où il obtient un penalty et contre Bordeaux avec un but et une passe décisive. Et dernièrement, face à Saint-Etienne, il est l’avant-dernier passeur et passeur décisif sur la réalisation de Kevin Volland. Mais de manière générale, le rendement reste insuffisant pour un joueur acheté 30 millions d’euros.

Pour résumer son parcours monégasque, le mot qui le définit le plus est donc l’irrégularité. Capable du meilleur comme du pire, il peut être l’un des meilleurs joueurs du match comme être énervant au possible par ses mauvais choix. Mais sans véritable concurrence (Henry Onyekuru étant blacklisté et Aleksandr Golovin blessé lors de la première partie de saison), il est difficile de se passer de lui comme ailier et une fulgurance peut faire la différence à tout moment.

Photo : Pascal Della Zuana – Icon Sport