ASM-HAC : les tops, les flops

C’est dans un Louis II à la sonorité ragaillardie que s’est inaugurée, face au doyen des clubs français, notre exercice 2025/2026. Trois points qui n’étaient pas négociables pour trois points logiquement obtenus au terme d’une rencontre sans grande saveur. Les plus pragmatiques y verront un simple match de reprise, logiquement emprunté, à gagner sans discussion. Les plus circonspects y verront une rencontre que l’ASM domine en tout mais peinant toujours autant à rythmer ses offensives et à normalement rouler sur un adversaire ultra-faible. Quoiqu’il en soit l’ASM s’est imposée face au HAC en ouverture (3-1), disposant sans trop trembler d’une équipe dont le niveau approchait plus celui de la N1 que de la L1 d’antant. A l’exception du PSG de l’OM et de l’ASM, les autres effectifs de notre championnat se sont largement dépeuplés et rafraîchis, le HAC affichait hier soir une formation ayant perdu 8 de ses titulaires majeurs l’an dernier. Notre chère diagonale, elle renforcée et pleinement continue, sera durement scrutée cette année, aucun point ne devra être laissé en route face à une adversité inférieure. En attendant, voici nos premières copies de la saison, nous les relevons !   

Les Tops

D.Zakaria

Fidèle à l’incroyable professionnel qu’il est, claire figure majeure de l’ASM devenue indispensable, le suisse a livré une première impeccable dans tous les registres de son jeu hier soir. Immédiatement disponible pour assurer les transitions, il contrôle d’abord sa zone d’intervention par un jeu de corps efficace, s’oriente habilement face à un pressing intense et assure une distribution sans déchets. Alors que le HAC réduisait la marque (67′), notre capitaine ne laissait pas de place à une tergiversation aux conséquences que l’on sait funestes et allait nous sortir une action d’attaquant. Fixé aile droite à la limite du hors jeu, il bénéfice d’une belle sortie en une-deux sur son côté pour déclencher une course pleine ligne, résister au retour défensif et servir Akliouche qui n’a clairement plus qu’un but vide sous ses yeux (3-1, 74′). Premier match de la saison régulière et déjà fidèle à sa dimension ; parfaitement régulier !

E.Dier

Le coup sûr et ultra-intelligent de notre mercato, métronome à l’expérience 5 étoiles, l’anglais n’aura pas besoin de s’adapter au jeu de ses coéquipiers, le langage qu’il maîtrise est clairement universel et apportera beaucoup aux plus jeunes qui daigneront l’écouter. Placement impeccable, couvertures propres, trajectoires coupées, E.Dier ne montre aucun signe de stress quand les temps deviennent légèrement plus faibles. A la 61′, alors que l’ASM dominait la rencontre sans aucun partage, il vient creuser l’écart d’une simple tête que M.Diaw s’en ira cafouiller (2-0), peu importe … voilà un renfort dont on peut, et pourra, se satisfaire.

A.Golovin

Certes nous sommes loins d’une prestation qui laissent nos yeux ébahis d’un amour immodeste mais convenons qu’hier nous avons revu un peu de cette belle technique de 10 qui le caractérise, une première en 2025. Il n’ouvrira pas le score, cette faveur étant à mettre au crédit du malheureux Lloris (1-0, 32′) mais le russe, par un appel entre les lignes a débloqué la rencontre. Plutôt de très jolis gestes ensuite, alors qu’on le trouvait dans les zones de pression résolument fixé dans les 25/30 m du but havrais,  sa seule et vraie zone de prédilection. Lorsqu’ Adi Hütter, se livre une nouvelle fois à cette hérésie de faire sortir un 6 pour un attaquant et place Golovin dans le coeur du jeu c’est forcément moins bien, et très dangereux de surcroît. 

Les Flops

M.Biereth

Littéralement introuvable hier, le danois, seul en pointe, n’a jamais vraiment su proposer des pistes viables à la course ni même combiner avec ses vis à vis lorsque le jeu commandait de s’accélérer. Sa prestation va clairement poser la question de son rendement lorsqu’Hütter privilégie le positionnement d’un 9 et demi dans sa formation (en l’occurence Minamino) qui décroche ou joue le pivot, Mika Biereth ne parvient pas (encore) à faire l’appel en pointe de triangle après la première touche du pivot pour un offensif plus excentré. La ou le danois parvient à trouver des zones de jeu quand une autre pointe pèse au même niveau que lui sur la dernière ligne. Affaire à suivre !

L.Camara

Première clairement manqué pour le sénégalais, mais sans aucune raison de s’inquiéter pour la suite. Si Camara s’est montré passeur décisif pour Dier, sur corner à la 61′, sa prestation jusqu’alors était clairement défectueuse, largement trop marquée par du déchet et particulièrement son jeu de transversales qui ne trouvait que la touche.

Les premiers entrants (Vanderson / Ben Seghir)

Une demi heure pour le brésilien, entré à la 63′ pour Teze, et une double boulette aux conséquences définitives à la 67′. Les pinceaux s’emmêlent sur une phase anodine de possession monégasque, Vanderson perd le ballon seul, le décalage qui s’en suit est basique, et notre international auriverde, au repli, commet une seconde faute ; celle de trop fermer son aile pour laisser un boulevard à R.Ndiaye qui prend l’intérieur sans mal et trouve le cadre (Hradecky est lui aussi discutable sur la frappe). S’il se rattrape ensuite pour avoir initié l’action du but suivant, il occasionne clairement seul un but totalement évitable dans un match qui aurait dû faire clean sheet.

Une demi heure aussi pour le marocain qui a eu de nombreuses situations lui permettant de faire valoir sa technique. Ben Seghir force absolument tout ; contrôles passes et frappes. La marque d’un joueur qui n’est pas bien et qui ne cesse désormais plus de douter de lui même. Il apparaîtrait opportun pour lui mais aussi pour le groupe de lui permettre une voie de sortie réaliste (le joueur ne vaut pas 40M pas plus qu’Akliouche en vaut 70). Si Maghnes est devenu un élément indispensable à cet effectif, l’on peut comprendre que les dirigeants aient fixé un prix plancher considérable afin de le conserver un an de plus. Mais la logique ne vaut pas avec un joueur comme Ben Seghir dont le départ apparaîtrait nécessaire pour se relancer et laisser une place à des joueurs que l’on peut privilégier à sa place.

Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport